Mise à jour des lignes directrices canadiennes sur l'aptitude cardiovasculaire à la conduite

La Société canadienne de cardiologie a publié de nouvelles lignes directrices sur l'aptitude cardiovasculaire à la conduite, mettant à jour celles publiées pour la dernière fois en 2003-2004. Les affections cardiovasculaires sont l'une des causes les plus fréquentes d'incapacité à conduire, car elles peuvent induire des altérations imprévisibles de l'état mental par le biais de divers mécanismes, tels que l'ischémie myocardique, les arythmies cardiaques et le dysfonctionnement vasculaire.La législation de sept des dix provinces canadiennes et des trois territoires exige que les médecins signalent aux autorités gouvernementales si un patient peut présenter un risque pour la conduite en raison de son état de santé; les autres juridictions disposent de systèmes de déclaration discrétionnaires.Les lignes directrices actualisées sont conçues pour fournir aux spécialistes, aux prestataires de soins primaires et aux professionnels paramédicaux une liste d'un large éventail d'affections cardiaques, ainsi que des recommandations sur l'aptitude à la conduite et la durée suggérée des restrictions de conduite. Des recommandations plus restrictives sont formulées pour les conducteurs professionnels, qui passent en moyenne plus de temps au volant, utilisent des véhicules plus volumineux et peuvent transporter un plus grand nombre de passagers.Le document d'orientation est divisé en sept sections: Maladie coronarienne: syndrome coronarien aigu, post-infarctus du myocarde, angor stable et pontage aorto-coronarien (PAC) (tableau récapitulatif 1)Cardiopathie valvulaire (tableau récapitulatif 2)Insuffisance cardiaque, transplantation et dispositifs d'assistance ventriculaire gauche (tableau récapitulatif 3)Syndromes d'arythmie héréditaires et cardiomyopathies (tableau récapitulatif 4)Rythme et dispositifs: dispositifs électroniques cardiaques implantables, bradyarythmies et tachyarythmies (tableaux récapitulatifs 5-8)Syncope (tableau récapitulatif 9; plus tableau 10, qui estime les accidents de la route dans la population générale et dans les cohortes de syncopes)Cardiopathies congénitales et cyanogènes (tableau récapitulatif 11)Pour chacune des sections ci-dessus, les données et les preuves disponibles sont discutées, en plus d'être accompagnées de tableaux résumant les recommandations en matière d'aptitude à la conduite pour les conducteurs privés et les conducteurs professionnels pour les différentes affections cardiovasculaires dans chaque catégorie. Par exemple, dans le cas de la maladie coronarienne chronique, il n'y a pas de restrictions à la conduite pour les conducteurs privés ou professionnels qui ont une angine stable ou une maladie coronarienne asymptomatique. Toutefois, après un PAC, la conduite doit être évitée pendant un certain temps; les conducteurs privés peuvent reprendre la conduite après un mois et les conducteurs professionnels après trois mois.À lire aussi: Santé cardiovasculaire: les progrès de 2023, selon l'AHADans le cas d'une autre affection courante, l'insuffisance cardiaque, il n'y a pas de restrictions de conduite pour les conducteurs privés souffrant d'insuffisance cardiaque de classe I, II ou III de la New York Heart Association (NYHA), mais les conducteurs privés souffrant d'insuffisance cardiaque de classe IV de la NYHA sont privés du droit de conduire. Les conducteurs professionnels, quant à eux, sont interdits de conduite s'ils souffrent d'une insuffisance cardiaque de classe I ou II de la NYHA et d'une fraction d'éjection < 30%, ou d'une insuffisance cardiaque de classe III ou IV de la NYHA.À la fin de chacune des sept sections, les auteurs donnent quelques conseils pratiques pour souligner les points clés. Les lignes directrices comprennent une illustration graphique (figure 1) qui résume l'aptitude cardiaque à la conduite pour sept affections cardiovasculaires courantes (infarctus, pontage, insuffisance cardiaque, etc.).Les auteurs du guide précisent qu'en l'absence d'essais prospectifs randomisés sur l'aptitude à la conduite et le risque d'incapacité soudaine, les recommandations reposent essentiellement sur des données d'observation issues d'études portant sur diverses pathologies cardiaques, ce qui fait que le niveau de preuve est modéré. En outre, lorsque les données probantes n'étaient pas disponibles, des recommandations consensuelles ont été formulées sur la base des meilleures pratiques, des pratiques antérieures et de la sécurité. Les auteurs des lignes directrices insistent sur le fait que ces lignes directrices ne remplacent pas le jugement clinique des médecins et leur évaluation des risques en milieu clinique. Il convient de tenir compte des circonstances individuelles, des valeurs et des préférences du patient, ainsi que des options diagnostiques et thérapeutiques disponibles. Les auteurs reconnaissent que le respect des recommandations de ces lignes directrices actualisées réduira le risque, mais ne l'éliminera pas.

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