Mise à jour des lignes directrices canadiennes sur la prise en charge de l'incontinence urinaire à l’effort chez la femme

L'Association des urologues du Canada (AUC) a mis à jour ses lignes directrices sur l'incontinence chez l'adulte; la dernière mise à jour datant de 2012. Les lignes directrices couvraient alors l'incontinence urinaire à l’effort (IUE) et d'urgence non neurogène chez l'homme et la femme. Cependant, la dernière mise à jour se concentre sur l'incontinence urinaire à l’effort chez la femme (IUEF), en raison des changements substantiels dans la prise en charge et des considérations et procédures chirurgicales distinctes pour ce groupe.Cette mise à jour, proposée sous la forme de questions-réponses, fournit des réponses brèves et pratiques aux questions courantes concernant l'évaluation et la prise en charge de l’IUEF. Les lignes directrices s'adressent aux femmes en bonne santé qui présentent une IUE gênante. Ces patientes souffrent d’IUE pure ou d'incontinence urinaire mixte (IUM) à prédominance d’effort. Elles n'ont pas subi d'intervention chirurgicale antérieure pour l’IUE, ont un indice de masse corporelle de < 40, n'ont pas subi de radiothérapie pelvienne, ne présentent pas de prolapsus significatif des organes pelviens et n'appartiennent pas à la catégorie des personnes âgées fragiles pour lesquelles les options chirurgicales ne sont pas appropriées.L'évaluation du patient nécessite une anamnèse et un examen physique, dont les étapes sont décrites dans les lignes directrices. Le document indique également quand la cystoscopie et/ou l'urodynamique sont indiquées. À lire aussi: Aider les patientes souffrant de douleurs pelviennesLes options de prise en charge non chirurgicale qui devraient être envisagées avant la chirurgie sont décrites, ainsi que la force de chaque recommandation et la qualité des preuves. Les points clés sont résumés ci-dessous:Les femmes en surpoids ou obèses souffrant d'une incontinence à l’effort gênante devraient être informées qu'une perte de poids peut améliorer leur degré d'incontinence (forte recommandation, preuves de haute qualité).Les interventions chirurgicales pour l'incontinence à l’effort devraient être retardées chez les femmes qui envisagent une chirurgie bariatrique (forte recommandation, preuves de qualité modérée).L'arrêt du tabac devrait être recommandé à toutes les patientes en tant que mesure générale de santé publique, et peut réduire la toux chronique et l'incontinence à l’effort (principe clinique).Les œstrogènes vaginaux topiques ne devraient pas être utilisés pour le traitement de l’IUEF de manière isolée (forte recommandation, preuves de qualité modérée). Cependant, chez les patientes ménopausées présentant des symptômes associés au syndrome génito-urinaire de la ménopause, l'œstrogène vaginal topique est bénéfique et peut améliorer les symptômes liés à l'incontinence.Un entraînement autonome des muscles du plancher pelvien peut être proposé aux femmes qui souhaitent gérer elles-mêmes leurs symptômes après une évaluation initiale (faible recommandation, preuves de faible qualité).Les professionnels de santé devraient recommander un programme d'entraînement progressif et intensif des muscles du plancher pelvien, supervisé et individuel ou en groupe, d'une durée de trois mois, enseigné par un professionnel de santé, en tant que traitement de première intention de l’IUEF (forte recommandation, preuves de haute qualité).Les médecins doivent proposer des pessaires et d'autres dispositifs vaginaux (par exemple, tampons pour l'incontinence, supports de vessie intravaginaux) comme traitements sûrs et efficaces aux patientes avec de l’IUEF qui peuvent être candidates (faible recommandation, preuves de qualité modérée).Les options chirurgicales sont discutées dans les lignes directrices, y compris les informations sur l'obtention d'un consentement éclairé pour la chirurgie, et les détails concernant l'efficacité, le temps de récupération et les complications à court et à long termes des principales options chirurgicales. Le rôle des agents de gonflants périurétraux, des bandelettes sous-urétrales autologues et synthétiques et de la colposuspension rétropubienne est examiné.À lire aussi: Infection, incontinence… Quels rôles pour le microbiote urinaire?Parmi les autres questions abordées dans les lignes directrices, citons le conseil aux jeunes femmes qui souhaitent avoir des enfants sur les options de traitement qui s'offrent à elles, les effets de l’IUE sur la fonction sexuelle féminine, l'examen et la prise en charge de l’IUE récurrente chez la femme après une intervention de bandelette sous-urétrale, la prise en charge de la rétention urinaire après l'intervention, la prise en charge de l'aggravation ou de l'apparition d'une hyperactivité vésicale après une intervention de bandelette sous-urétrale, ainsi que l'examen et la prise en charge de la douleur après une intervention de bandelette transvaginale. Les lignes directrices soulignent également qu'il n'existe aucune preuve que les bandelettes sous-urétrales en treillis soient associées à un risque accru de cancer ou de maladie auto-immune.

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