Médicaments: les derniers avis de l’INESSS

Allevyn Life Allevyn LifeMC est une gamme de pansements absorbants en mousse hydrophile, comportant une bordure et une surface active adhésives en silicone. Actuellement, d’autres pansements aux mêmes propriétés figurent sur les listes des médicaments, à certaines conditions. À la différence de ces derniers, les pansements de la gamme Allevyn LifeMC possèdent deux couches supplémentaires: une en polyester destinée à masquer l’exsudat pour réduire l'impact visuel lors des changements de pansements et une constituée d’un maillage central composé de cellulose et polyacrylate absorbant qui emprisonne les exsudats. En 2014, l’INESSS n’avait reconnu la valeur thérapeutique que des deux pansements sacrum Allevyn LifeMC pour la prise en charge des plaies graves. Désormais, l’Institut la reconnaît pour toute la gamme, en soulignant que le fabricant indique que les deux couches supplémentaires pourraient favoriser une meilleure absorption et que ses constituants pourraient améliorer le confort des patients. En conséquence, l’INESSS recommande au ministre de la Santé d’inscrire ces pansements sur la liste du régime général. Dupixent Le DupixentMC (dupilumab) est un anticorps monoclonal recombinant humain de type IgG4 qui inhibe la voie de signalisation de l’interleukine-4 (IL-4) et de l’interleukine-13 (IL-13), cytokines impliquées dans l’inflammation de type 2 (T2). Depuis 2021, il est inscrit à la section des médicaments d’exception des listes des médicaments pour le traitement de l’asthme grave chez les personnes âgées de 12 ans ou plus, de même que pour d’autres indications, notamment pour le traitement de la dermatite atopique chez les personnes âgées de 12 ans ou plus. À la demande de son fabricant, l’INESSS a évalué la pertinence du DupixentMC pour le traitement le traitement de l'asthme sévère de type 2 ou de phénotype éosinophilique chez les patients âgés de 6 ans et plus. Après analyse des résultats de deux essais cliniques de phase III, l’Institut conclut que la valeur thérapeutique de DupixentMC pour le traitement de l’asthme grave dans la population âgée de 6 à 11 ans est démontrée. Il recommande donc au ministre de modifier en conséquence l’indication déjà reconnue de ce traitement. Il pourrait ainsi être remboursé pour les patients qui présentent une concentration sanguine d’éosinophiles d’au moins 150 cellules/microlitre, des symptômes qui ne sont pas maîtrisés malgré un traitement optimal (utilisation quotidienne d’un corticostéroïde inhalé à dose élevée, d’un agoniste β2 à longue action, d’un antagoniste des récepteurs des leucotriènes ou d’un antimuscarinique à longue action en inhalation) et chez qui au moins deux exacerbations nécessitant l’usage d’un corticostéroïde systémique ou une augmentation de la dose de ce dernier ont été constatées. Puregon Le PuregonMC (follitropine bêta) est un analogue de l’hormone folliculostimulante humaine (FSH) qui régule la fonction reproductrice et stimule, chez l’homme, la production de sperme par les testicules. Il est administré par voie sous-cutanée à raison d’une dose hebdomadaire de 450 unités, répartie en deux à trois injections, en association avec une gonadotrophine chorionique humaine (hCG). Chez l’homme, ce médicament est «indiqué pour la spermatogenèse insuffisante due à un hypogonadisme hypogonadotrophique». Actuellement, seules les gonadotrophines humaines, combinant la FSH et l’hormone lutéinisante (LH) sont inscrites sur les listes du régime général à certaines conditions. Dans ce contexte, l’INESSS estime que l’inscription de la follitropine bêta (dont la valeur thérapeutique est reconnue) à titre de médicament d’exception permettrait aux hommes de recevoir un traitement à base de FSH uniquement, «ce qui faciliterait l’individualisation des doses», souligne l’avis transmis au ministre. Celui-ci conditionne le remboursement du PuregonMC au fait que le patient doit «avoir été préalablement traité par une gonadotrophine chorionique, en monothérapie, pendant au moins 6 mois». Lire aussi: La lumière, un moyen de contrôler l’effet des médicaments? Ontruzant L’OntruzantMC est un médicament biosimilaire du trastuzumab, dont le produit de référence est HerceptinMC. L’avis de conformité émis par Santé Canada confirme qu’OntruzantMC est similaire sur le plan de la qualité et qu’il n’existe aucune différence cliniquement significative entre les deux traitements en termes d’efficacité et d’innocuité. En conséquence, l’INESSS recommande d’ajouter une indication reconnue à OntruzantMC sur la Liste des médicaments – Établissements pour le traitement de première intention du cancer du sein métastatique surexprimant le récepteur de type 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2), en association avec le pertuzumab et une taxane. L’avis signale que le «remboursement d'OntruzantMC devrait permettre aux établissements de santé de dégager des économies ou, à tout le moins, se faire à coût nul». Iodosorb Recommandée pour le traitement des plaies chroniques, la poudre IodosorbMC est composée principalement de microsphères de cadexomères contenant 0,9% d’iode élémentaire. Ces polymères réticulés libèrent l’iode au contact de l’exsudat de la plaie tout en formant un gel absorbant antimicrobien. L’usage du IodosorbMC sous forme de pâte et de pommade (qui figurent déjà sur les listes des médicaments) a été jugé pertinent d’un point de vue clinique pour le traitement de plaies chroniques graves ou de brûlures graves avec colonisation critique. La poudre d’IodosorbMC contenant le même principe actif, son efficacité est jugée semblable par l’INESSS. Même si les données actuelles ne démontrent pas que le pansement sous forme de poudre d’IodosorbMC comblerait un besoin de santé et qu’il représenterait, tout au plus, une option supplémentaire, l’Institut recommande au ministre de l’inscrire à la section des médicaments d’exception de la Liste des médicaments du régime général et sur la Liste des médicaments – Établissements, sans restriction, pour le traitement des plaies. Lire aussi: Prescription de médicaments: 4 interactions cliniquement significatives dont les médecins doivent se souvenir Xcopri L’XcopriMC (cénobamate) est un médicament anticrise d’épilepsie (également appelé «anticonvulsivant» ou «antiépileptique») de troisième génération. Il exerce ses effets en diminuant des courants excitateurs par le blocage des canaux sodiques voltage-dépendants et en renforçant la neurotransmission inhibitrice par l’entremise d’une modulation positive allostérique des récepteurs de l’acide γ-aminobutyrique (GABAA). Après son évaluation, qui s’est notamment appuyée sur deux essais cliniques de phase II et une méta-analyse fournie par le fabricant, l’INESSS recommande d’inscrire XcopriMC sur les listes des médicaments, à titre de médicament d’exception. Si tel est le cas, il serait remboursé pour le traitement d’appoint des personnes atteintes d’épilepsie focale réfractaire, c’est-à-dire à la suite de l’échec de deux anticrises appropriés et tolérés (utilisés soit en monothérapie ou en combinaison). L’avis de l’Institut souligne que malgré l’arsenal thérapeutique offert et l’avènement d’anticrises de troisème génération, la proportion de patients ayant une épilepsie réfractaire (de 20 à 40% selon les études) est restée pratiquement inchangée au fil du temps. «Il subsiste donc un besoin d’options supplémentaires afin de permettre à davantage de patients d’atteindre les objectifs du traitement et ainsi de réduire le lourd fardeau de morbidité et de mortalité auquel ils sont exposés.» Zoryve Le ZoryveMC (roflumilast) exerce son action thérapeutique par l’intermédiaire de l’inhibition de la phosphodiestérase4 (PDE-4), ce qui entraîne l’accumulation intracellulaire de l’adénosine monophosphate cyclique et l’inhibition subséquente des cytokines pro-inflammatoires impliquées dans la pathogénèse du psoriasis en plaques. Seul inhibiteur de la PDE-4 topique approuvé au Canada pour le traitement de cette condition, le ZoryveMC se présente sous forme d’une crème à base d’eau contenant 0,3 % de roflumilast qui doit être appliqué une fois par jour sur les zones affectées. À l’issue de son évaluation, l’INESSS recommande au ministre de l’inscrire ZoryveMC sur les listes des médicaments pour le traitement des personnes atteintes de psoriasis en plaques chronique, à titre de médicament d’exception. L’avis de l’Institut que «la crème de roflumilast représenterait une option de traitement topique supplémentaire pour le traitement du psoriasis en plaques chronique» et que son remboursement pourrait «permettre à davantage de patients d’obtenir une réponse thérapeutique satisfaisante et ainsi de retarder ou de réduire l’utilisation des traitements systémiques» pour certains d’entre eux.

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