Médecins: l’IA peut réduire de 70 à 90% le temps de paperasse

Réduire le temps passé à la paperasse est un rêve partagé par nombre de praticiens; les médecins canadiens y consacrant pas moins de 18,5 millions d’heures par an, soit l’équivalent de 55,6 millions de consultations, selon le dernier rapport de la Fédération canadienne des entreprises indépendantes. Et l’intelligence artificielle pourrait les y aider. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par OntarioMD (filiale de l’Association médicale de l’Ontario) et financée par le ministère de la Santé de l’Ontario sur 152 médecins de famille et infirmières praticiennes faisant partie d'un programme pilote provincial pour tester les outils de transcription d'IA. De mars à juillet 2024, ces prestataires de soins primaires ont en effet utilisé la transcription IA dans leur pratique pour plus de 17 000 rencontres avec des patients.À lire aussi: La technologie pour s’extirper de la paperasse médicaleSelon les participants, les outils de transcription d'IA les ont aidés à réduire de 70 à 90% le temps passé à faire de la paperasse. En outre, 79% d'entre eux ont observé que cette technologie leur permettait de consacrer plus de temps aux soins des patients, et 76% ont fait état d'une réduction de la charge cognitive lors des rencontres avec les patients.Avant d'utiliser la transcription IA, les praticiens consacraient en moyenne 14,3 heures par semaine à des tâches administratives et 9,4 heures à ces mêmes tâches en dehors de leurs heures de travail. Cependant, après avoir utilisé cette technologie, le temps consacré aux tâches administratives est tombé à 11 heures par semaine, tandis que la documentation en dehors des heures de travail est tombée à 6,4 heures.«En réduisant la paperasserie et en rationalisant les tâches de routine grâce à l'IA et à la technologie d'automatisation, les cliniciens peuvent consacrer davantage de temps et d'expertise à ce qui compte vraiment – leurs patients», estime le Dr Mohamed Alarakhia, PDG du Centre d'excellence en santé électronique, dans un communiqué de presse publié mercredi. «Cette étude est une étape importante vers un avenir où les outils numériques vont permettre de réduire la charge de travail des cliniciens et d’améliorer l'efficacité des pratiques de soins primaires.»À lire aussi: L’IA n’est pas LA solution à la crise des soins de première ligne, mais en fait partieL'enquête souligne toutefois que le coût des licences pour acquérir les outils de transcription IA peut constituer un obstacle pour la plupart des médecins. Alors qu’elles ont été fournies gratuitement aux participants à l'enquête, le coût habituel d'une licence varie entre 135 et 400$ par mois. Or, seuls 6,6% des praticiens interrogés se sont dits prêts à payer plus de 100$ par mois pour acquérir cet outil, et 22% ne seraient prêts à l'utiliser que si la technologie était offerte gratuitement.Kimberly Moran, directrice générale de l'Association médicale de l'Ontario, souhaite que la technologie soit offerte à tous les médecins de la province, car 2,5 millions d'Ontariens n'ont toujours pas de médecin de famille. «La mise à disposition d’outils de transcription IA à tous les médecins de la province leur permettra de passer plus de temps à traiter leurs patients, et c'est une façon d'empêcher que la crise actuelle que connaît la médecine familiale ne devienne une catastrophe», prévient-elle.

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