«Ma fille prend-elle un contraceptif?»: Conseils pour traiter les mineurs matures

Le dictionnaire anglais Oxford définit la maturité comme le plein développement du corps et de l'esprit d'une personne. Pour les médecins ayant des patients mineurs qui souhaitent être traités comme des adultes sans l'intervention de leurs parents, déterminer si ces adolescents ont la maturité nécessaire pour comprendre et donner leur consentement par eux-mêmes représente parfois un défi. La situation devient encore plus délicate lorsqu'un parent en colère se manifeste, ou lorsque le jeune patient n'est pas d'accord avec la décision du médecin. Évaluer la maturité: Répète-moi ce que je viens de te dire Alors comment un médecin peut-il vraiment savoir si un patient passe ou non le test décisif de la maturité? Bien qu'il n'existe pas de méthode infaillible pour l’évaluer, une bonne approche consiste à demander au patient de répéter le traitement discuté, avec ses propres mots, explique Brian Salte, conseiller juridique du College of Physicians and Surgeons of Saskatchewan (CPSS). «Écoutez attentivement pendant qu'ils le font. Se contentent-ils de répéter ce qu'ils ont entendu sans nécessairement le comprendre, ou sont-ils capables d'utiliser un langage adapté à leur âge qui montre qu'ils comprennent le concept?», illustre-t-il. Quand un jeune patient demande une méthode de contraception «Ces défis se présentent plus fréquemment dans le contexte de la contraception lorsque vous avez un jeune de 13 ans qui dit être sexuellement actif et que le médecin doit déterminer s'il peut comprendre pleinement les risques et les avantages des méthodes de contraceptions, indique Brian Salte. Si le médecin juge que le patient est capable de comprendre ces risques, alors il peut fournir le traitement sans l'avis des parents.» La confidentialité est une condition implicite La décision de traiter un jeune patient comme un mineur mature s'accompagne d'une condition implicite de confidentialité. Si cela peut sembler évident et clair, cette confidentialité n'est pas toujours respectée dans la pratique. Le CPSS, par exemple, a récemment reçu une plainte d'un patient adolescent qui s'était fait soigner dans une clinique médicale. Or, la clinique a par la suite transmis les détails de la consultation au médecin de la famille. Ce dernier a ensuite divulgué cette information à la mère. «La question de la confidentialité est très étroitement liée au consentement au traitement médical, a précisé Brian Salte. Lorsqu'un patient est jugé capable de donner son propre consentement, il a également droit à la confidentialité, qu'il ait 12 ou 95 ans.» Vous êtes face à un parent en colère? Pensez à ceci Il n'est pas rare que des médecins traitant des mineurs matures reçoivent des appels d'un parent. Ce dernier peut demander pourquoi leur enfant s'est vu prescrire des contraceptifs ou des antidépresseurs ou si leur fille s'est fait avorter, illustre Brian Salte. «J'ai répondu à un certain nombre d'appels de parents en colère qui estiment que le médecin n'avait pas le droit de fournir une méthode de contraception à leur enfant, ou qui sont contrariés parce qu'ils veulent connaître le traitement prescrit et que leur enfant ne veut pas le leur dire», ajoute-t-il. Il est important de faire preuve de prudence lors de ces appels, précise-t-il. Une réaction courante des médecins est de dire aux parents qu'ils ne peuvent pas divulguer l'information et qu'ils devraient parler à leur enfant. Toutefois, dans certains cas, cela peut conduire les parents à exercer une pression excessive sur leur enfant, voire à devenir violents. Quand les choses s'enveniment, demandez de l'aide extérieure Les médecins confrontés à des parents en colère doivent faire un effort pour les calmer et leur expliquer que leur enfant a démontré qu'il comprenait clairement le traitement et qu'il a le droit légal à la confidentialité de ses informations de santé. Si cela ne suffit pas à désamorcer la situation, le médecin peut demander l'aide de son Collège. Brian Salte souligne que, dans de tels cas, il enverra au médecin un courriel confirmant la législation relative aux mineurs matures, y compris l'obligation de confidentialité du médecin envers le patient. «Je vais dire au médecin de partager ce courriel avec les parents, explique-t-il. Ainsi, si les parents sont toujours en colère, ils pourront l'être contre moi plutôt que contre le médecin.» Et si vous pensez que le patient n'est pas assez mature? Les médecins qui s'inquiètent de la capacité d'un jeune patient à comprendre et à consentir au traitement peuvent suggérer que le patient implique ses parents dans la décision. «Un médecin que je connais adopte cette approche en disant au patient "vous avez le droit de prendre la décision par vous-même et je vous soutiendrai, mais ne serait-il pas préférable d'impliquer vos parents à ce stade?"», illustre Brian Salte. «Il leur dit qu'à un moment donné, leurs parents le découvriront, peut-être qu'ils trouveront accidentellement les reçus des médicaments, il est donc probablement préférable d'impliquer les parents lorsqu'il n'y a pas cette confrontation. Parce que généralement, lorsque les parents le découvrent après coup, il y a confrontation», conclut-il.

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