L’exposition précoce à la pollution joue un rôle dans l’apparition de l’asthme à l’adolescence

L’exposition à la pollution de l’air en bas âge peut contribuer à l’apparition de l’asthme durant l’enfance et l’adolescence. Des études antérieures ont montré l’effet de la pollution de l’air sur l’asthme et la rhinoconjonctivite durant la petite enfance et la phase intermédiaire de l’enfance. Afin d’analyser cet effet chez les enfants plus âgés, des chercheurs ont mené une étude de cohorte représentative de la population qui regroupait plus de 14 000 participants, en s’appuyant sur des études de cohortes de naissances réalisées en Allemagne, en Suède et aux Pays-Bas. Le suivi a été de 14 à 16 années.On a évalué la santé respiratoire des participants au moyen de questionnaires répétés tout au long de l’enfance et de l’adolescence, tandis que les moyennes annuelles de concentration en pollution de l’air ont été estimées en fonction des adresses des participants à la naissance et lors des visites de suivi.La principale conclusion est que le risque d’incidence de l’asthme jusqu’à l’âge de 14 à 16 ans augmente avec l’exposition accrue au dioxyde d’azote et à des matières particulaires d’un diamètre inférieur à 2,5 μm. Aucune association avec la rhinoconjonctivite n’a été établie.L’équipe de chercheurs, sous la direction d’Ulrike Gehring (Ph. D.), de l’Institute for Risk Assessment Sciences de l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas, indique que les effets néfastes de la pollution de l’air sur l’incidence et la prévalence de l’asthme étaient plus apparents après l’âge de quatre ans, sans doute parce qu’il est difficile de diagnostiquer l’asthme chez les jeunes enfants.Les chercheurs soulignent que le stress oxydatif, déclencheur de l’inflammation, est le principal mécanisme qui sous-tend l’association entre la pollution de l’air ambiant et l’asthme. Dans cette étude, l’association est plus marquée avec l’asthme non allergique qu’avec l’asthme allergique. Les conclusions de l’étude ont été publiées en ligne dans l’édition du 10 novembre de la revue The Lancet Respiratory Medicine.Les Drs Steve Georas, Edwin van Wijngaarden et David Rich, des départements de médecine, de médecine de l’environnement, de microbiologie et d’immunologie, des sciences de la santé publique, de médecine pédiatrique et de dentisterie du centre médical de l’université de Rochester, dans l’État de New York, soulignent dans un article l’importance, l’opportunité et l’originalité de cette étude en raison de sa vaste cohorte et du suivi des participants jusqu’à l’adolescence.À leur avis, la recherche sur l’asthme est surtout axée sur les mécanismes immunitaires et inflammatoires qui causent l’hyperréactivité des voies aériennes, mais les modifications de structure des voies aériennes surviennent très tôt dans les cas d’asthme, ce qui peut avoir un effet négatif sur l’immunité muqueuse. «Il est tentant d’émettre l’hypothèse que l’exposition précoce à la pollution de l’air chez les enfants vulnérables affecte les voies aériennes en croissance, rendant celles-ci vulnérables à d’autres expositions ou infections qui entraînent des réactions correspondant aux principales caractéristiques de l’asthme.»Le Dr Georas mentionne que l’étude Gehring, comme bien d’autres, tend à confirmer que l’exposition à la pollution de l’air et à la suie au début de la vie ou in utero augmente l’incidence de l’asthme durant l’enfance.L’équipe de l’université de Rochester conclut que les études futures ne devraient pas porter uniquement sur l’association entre l’exposition précoce à la pollution de l’air et l’incidence de l’asthme. Les chercheurs devraient aussi explorer divers mécanismes, évaluer si des polluants précis ou des mélanges de polluants provoquent certaines réactions et tenter de comprendre si et comment certains enfants sont plus vulnérables à ces effets nocifs pour la santé. «Il est à espérer que des recherches plus poussées mèneront à l’élaboration et à la mise en œuvre de mesures préventives visant à protéger les enfants vulnérables durant une période cruciale de leur développement.»

L’exposition précoce à la pollution joue un rôle dans l’apparition de l’asthme à l’adolescence

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