Les versions 2023 des vaccins contre la grippe saisonnière semblent efficaces contre les cas graves

«Les vaccins antigrippaux inactivés trivalents et quadrivalents de la saison actuelle sont efficaces pour réduire le nombre d’hospitalisations associées à la grippe», affirment les analystes des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) dans le dernier Morbidity and Mortality Weekly Report de l’agence américaine. Ils évaluent que la vaccination contre la grippe saisonnière offre une protection globale de 51% en soulignant que «les estimations provisoires de l’efficacité vaccinale indiquent une réduction significative des hospitalisations associées au virus prédominant de la grippe A(H1N1)pdm09 chez les jeunes enfants et les personnes âgées». Il reste désormais à savoir si cette souche-là «demeurera la souche dominante de la saison grippale dans l’hémisphère nord», indiquent les chercheurs. Jusqu’à présent, la plupart des cas recensés aux États-Unis concernaient soit le virus A(H1N1)pdm09, soit le virus B/Victoria, précisent-ils. Conséquemment, ces premiers résultats «mettent en évidence les avantages de la vaccination antigrippale», écrivent les auteurs du rapport publié le 8 septembre qui ont par ailleurs constaté qu’un quart seulement des patients hospitalisés répondant aux critères d’inclusion de leur étude étaient vaccinés avant l’apparition de la maladie. Une donnée qui confirme la tendance à la baisse de la couverture vaccinale contre la grippe depuis la pandémie de COVID-19 observée par l’Organisation mondiale de la santé. Les chercheurs des CDC recommandent ainsi aux «autorités sanitaires du monde entier d’encourager la vaccination antigrippale des personnes présentant un risque accru de maladie grave, notamment les jeunes enfants, les personnes souffrant de problèmes de santé préexistants et les personnes âgées, ainsi que les personnes présentant un risque accru d’exposition au virus de la grippe ou de transmission de celui-ci, comme les professionnels de la santé.» Aux États-Unis, l’agence fédérale préconise que «toutes les personnes âgées de six mois et plus se fassent vacciner contre la grippe, de préférence en septembre ou en octobre», étant donné que la grippe a circulé plus tôt que d’habitude dans l’hémisphère sud, ce qui pourrait être aussi le cas dans l’hémisphère nord. Pour établir ces recommandations, les analystes des CDC ont examiné des données de mi-saison regroupées à partir de 486 hôpitaux sentinelles, dont 11 en Argentine, 455 au Brésil, 8 au Chili, 2 au Paraguay et 10 en Uruguay. Ces pays ont utilisé des vaccins inactivés à base d’œufs. Leur formulation trivalente contenait des antigènes du virus de type A/Sydney/5/2021 (H1N1)pdm09, du virus de type A/Darwin/9/2021 (H3N2) et du virus de type B/Austria/1359417/2021 (lignée B/Victoria), tandis que la formulation quadrivalente comportait également un virus de type B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata). Lire aussi: Soyez vigilants: une «tridémie» de virus s’en vient Efficacité accrue chez les enfants La cohorte étudiée était constituée de 2780 patients hospitalisés entre le 27 mars et le 9 juillet 2023 en raison d’une infection respiratoire aiguë sévère (ou SARI, pour Severe Acute Respiratory Infections), dont 1262 jeunes enfants (45,4%), 1130 personnes âgées (40,6%) et 388 personnes souffrant de maladies préexistantes (14%). La grippe a été détectée dans 32,4% des cas, les proportions variant considérablement d’un groupe à l’autre: 48,4% chez les aînés, 35,8% parmi les personnes avec des problèmes de santé préexistants et 17% chez les jeunes enfants. La plupart des 900 échantillons positifs étaient des virus grippaux de type A (90,6%) ou de type B (9,4%), et 99,3% des virus grippaux A étaient de sous-type A(H1N1)pdm09. Au total, 23,9% des patients inclus avaient reçu un vaccin antigrippal 2023, soit 15,3% des cas et 28% des patients témoins. L’efficacité globale du vaccin contre les hospitalisations liées à la grippe étant de 51,9%, ont calculé les chercheurs des CDC, celle-ci variant de 37,6% chez les personnes âgées à 70,2% chez les enfants. Parmi les limites de leur étude, ils mentionnent que leurs estimations de l’efficacité vaccinale sont préliminaires et ne s’appuient que sur une cohorte somme toute réduite et sur une période de trois mois à peine. Ils notent également que près de 25% des patients initialement sélectionnés pour l’analyse n’ont pas subi de test PCR de dépistage de la grippe. Enfin, ils signalent qu’ils n’ont pas pu, non plus, distinguer les enfants âgés de six mois à neuf ans qui n’avaient jamais été vaccinés et qui ont reçu deux doses de vaccin antigrippal de ceux qui n’ont reçu qu’une seule dose.

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