Les médecins en faveur de mesures plus strictes pour les non-vaccinés

Pour la moitié des 2800 répondants du sondage du Collège des médecins du Québec, la mesure qui serait la plus efficace pour inciter les personnes non vaccinées à recevoir leurs doses est l’élargissement du passeport vaccinal. De plus, près de 20% des médecins estiment que la facturation des traitements serait la mesure la plus convaincante, devant la contribution santé (11%), proposée par le gouvernement Legault plus tôt ce mois-ci. Un médecin sur cinq a coché la catégorie «autre», mais le sondage ne mentionne pas quelles pourraient être ces autres mesures. À lire aussi: Contribution santé: les ordres professionnels ne prennent pas position Le sondage, effectué en janvier avant l’imposition du passeport vaccinal dans les magasins à grande surface, révèle que sans des mesures plus vigoureuses imposées aux non-vaccinés, leurs patients vaccinés pourraient décider de ne pas respecter les mesures sanitaires. La plupart des médecins estiment que la volonté de leurs patients de continuer de respecter ces mesures serait mitigée pour 60% d’entre eux. Convaincre les non-vaccinés Par ailleurs, le rôle du médecin dans l’adhésion de la population à la vaccination est important puisque 43% de ces professionnels disent avoir réussi à convaincre des patients à se faire vacciner. Pour des patients réfractaires au vaccin, c'est une hospitalisation après avoir été infectés à la COVID-19 qui les a convaincus de se faire vacciner. Lors de leur hospitalisation, 30% des patients non-vaccinés ont manifesté leur désir de l’être, selon les réponses des médecins. Un patient sur quatre a exprimé ce même désir lorsqu’il était aux soins intensifs. Mentionnons toutefois que 62% des médecins ont indiqué qu’ils ne savaient pas si le patient a manifesté ce désir. Pour convaincre les 540 000 adultes québécois qui ne sont toujours pas vaccinés, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a annoncé lundi l’implantation de «cliniques éphémères» dans les secteurs où la vaccination est moindre. Des étudiants en médecine et en soins infirmiers participeront à cette initiative. Impact important du délestage Toujours selon le sondage, le délestage affecte durement les patients qui pourraient, dans ce contexte, voir leur état se détériorer. Près de 80% des répondants ont affirmé que le délestage affecte leurs patients, contre moins de 10% qui ont répondu par la négative. Les autres disent ne pas le savoir. Encore plus inquiétant: pas moins de 85% des médecins affirment que l’état de certains de leurs patients pourrait se détériorer pour cette raison. Près de 15% ont répondu «peut-être», alors que seulement 2% estiment que l’état de leurs patients ne se détériorera pas. Pénurie et fatigue pandémique Le Collège des médecins a également cherché à savoir si ses membres subissaient directement les impacts de la pénurie de personnel dans le réseau de la santé. Plus de la moitié ont répondu «beaucoup», et 40%, «un peu». Seulement 5% des médecins ne sont pas touchés par le manque de personnel. Le sondage est également un énième rappel que la pandémie pèse lourd sur les médecins. Près d’un médecin sur deux dit ressentir beaucoup de «fatigue pandémique», soit la combinaison de fatigue physique et mentale, et 37% disent en ressentir un peu. Pire, près de 13% disent être près de l’épuisement alors que 1,5% des médecins sont en arrêt de travail. Notons que sur les quelque 2800 médecins qui ont répondu au sondage, 44% exercent en centre hospitalier de soins aigus.

Les médecins en faveur de mesures plus strictes pour les non-vaccinés

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes