Les antibiotiques peuvent arrêter les saignements chez les personnes prenant de l'aspirine à faible dose

Un court traitement antibiotique peut arrêter les saignements occasionnels déclenchés par la prise régulière d'aspirine à faible dose, du moins pendant un certain temps. Les patients qui prennent régulièrement de l'aspirine à faible dose présentent un risque accru d'ulcère gastroduodénal associé à une infection par H. pylori, ont affirmé les auteurs d'une étude parue dans The Lancet et visant à déterminer si l'éradication de H. pylori protégerait contre les saignements ulcéreux associés à l'aspirine. L'aspirine est couramment utilisée pour la prévention secondaire des maladies vasculaires thrombotiques, mais elle s'accompagne d'un risque accru de saignement gastro-intestinal (GI). «Cependant, bien que les doses anti-inflammatoires d'aspirine soient intrinsèquement ulcérogènes, les doses beaucoup plus faibles utilisées pour la prévention de la thrombose sont moins dommageables», ont écrit les auteurs. Certaines directives suggèrent de faire un test de dépistage de H. pylori avant de commencer un traitement prophylactique à l'aspirine à faible dose. Un essai randomisé en double aveugle, contrôlé par placebo (Helicobacter Eradication Aspirin Trial [HEAT]) a été mené dans des centres du Royaume-Uni. Au total, 30 166 patients âgés de 60 ans et plus (âge moyen de 73,6 ans) qui ont été testés pour H. pylori entre le 14 septembre 2012 et le 22 novembre 2017, ont été recrutés. Parmi eux, 5352 avaient un résultat positif et ont été répartis au hasard pour recevoir une éradication active (2677 patients) ou un placebo (2675). Les régimes de traitement comprenaient soit une combinaison de trois médicaments: clarithromycine 500 mg par voie orale, métronidazole 400 mg et lansoprazole 30 mg; soit un placebo par voie orale, deux fois par jour pendant sept jours. Le principal résultat était le délai d'hospitalisation ou de décès dû à un ulcère gastroduodénal certain ou probable. Les participants ont été suivis pendant une durée médiane de cinq ans. Les patients présentant des ulcères existants et ceux qui recevaient des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou des médicaments gastroprotecteurs ont été exclus. Les résultats ont montré qu'au cours des deux premières années et demie, les personnes de la cohorte sous antibiotique étaient moins susceptibles d'être admises à l'hôpital en raison d'un ulcère hémorragique que celles qui prenaient un placebo (six épisodes contre 17). «Nous avons atteint des taux élevés d'éradication de H. pylori et démontré un bénéfice, avec une réduction de 65% des hospitalisations dues à des saignements d'ulcères gastriques au cours des 2,5 premières années chez les patients du groupe d'éradication active par rapport au groupe témoin», révèle l'étude. Cependant, on a constaté une perte progressive de la protection contre les hémorragies ulcéreuses induites par l'aspirine après l'éradication de H. pylori au fil du temps et l'effet s'est estompé au bout de cinq ans.

Les antibiotiques peuvent arrêter les saignements chez les personnes prenant de l'aspirine à faible dose

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