Les antibiotiques et les antiacides liés à l'œsophagite éosinophile chez l’enfant

La prise d'antibiotiques et d'antiacides pourrait être à l'origine de l'augmentation de l'incidence de l'œsophagite à éosinophiles (EoE) au début de la vie. Une étude danoise publiée dans le JAMA a révélé que les enfants exposé à un antibiotique présentaient un risque accru d'EoE de 40%, et que ce risque augmentait en cas de prescriptions multiples. Les médicaments antiacides étaient également associés à un risque accru, mais pas de manière aussi spectaculaire. L'incidence de l'EoE a augmenté au cours des 30 dernières années et les données probantes suggèrent de plus en plus que les facteurs environnementaux et les expositions en début de vie jouent un rôle. Les antibiotiques contribuent à la dysbiose intestinale et les antiacides peuvent altérer la perméabilité intestinale, ce qui augmente la sensibilisation aux antigènes. Les chercheurs ont mené une étude cas-témoins basée sur la population de tous les cas confirmés d'EoE chez les enfants danois nés entre 1997 et 2018. Ils ont examiné l'utilisation d'antibiotiques et d’antiacides tant par la mère que l'enfant. La classe de médicaments, le moment et la fréquence d'utilisation ont tous été examinés. Les cas ont été limités aux enfants de 22 ans ou moins vivant au Danemark lors du diagnostic. Le Registre national danois des prescriptions a été utilisé pour les données relatives aux antibiotiques et aux antiacides. Au total, 392 cas et 3 637 témoins sains et appariés ont été inclus dans les analyses. En tout, 2 772 personnes (68,8%) étaient du sexe masculin et 1 257 (31,25%), du sexe féminin. Les sujets ayant été exposés à un antibiotique pendant l'enfance présentaient une augmentation de 40% du risque d'EoE par rapport à ceux n'ayant reçu aucune ordonnance d'antibiotiques. Les enfants qui avaient reçu trois ordonnances ou plus présentaient une augmentation de 80% du risque de développer une EoE. L'âge médian des cas lorsqu'ils ont reçu le diagnostic d’EoE était de 11 ans. L'utilisation d'antibiotiques par la mère avait également des répercussions. Dans ce cas, on a constaté que le risque que la progéniture développe une EoE était le plus élevé chez celles qui avaient pris des antibiotiques au cours du troisième trimestre et dans les six premiers mois suivant l'accouchement. L'utilisation d'antiacides pendant la petite enfance était également associée à un risque accru d’EoE. En général, les mères d'enfants ayant une EoE étaient été plus nombreuses à avoir pris des antibiotiques pendant leur grossesse (41,1%) que les mères du groupe témoin (31,4%). Toutefois, «une seule prise d'antibiotiques au cours du premier ou du deuxième trimestre n'a pas été associée de manière statistiquement significative à un risque accru d’EoE», selon l’étude. En général, peu de cas d'EoE et de témoins, ou leurs mères, avaient reçu un antiacide. «Néanmoins, la proportion de cas d'EoE ayant reçu une prescription d’antiacide pendant l'enfance était plus élevée que chez les témoins», indique l’étude.

Les antibiotiques et les antiacides liés à l'œsophagite éosinophile chez l’enfant

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