Les acariens, responsables du vitiligo?

Le vitiligo est une maladie auto-immune qui cause la décoloration de la peau et toucherait entre 0,5 à 1% de la population, selon l’Association canadienne des patients en dermatologie. Si la cause initiale du vitiligo est inconnue, on sait que qu’un stress mécanique, psychologique ou physiologique peut précéder l'apparition de la maladie. On suspecte par ailleurs de plus en plus certains facteurs environnementaux. C’est le cas notamment des acariens. Puisque ces derniers causent des allergies, des chercheurs ont soupçonné que ces organismes puissent causer des anomalies du système immunitaire. «Les acariens produisent un grand nombre de protéases, des protéines qui en dégradent d’autres. Or, le détachement des mélanocytes de la peau des patients passe par la destruction des E‑cadhérines, des protéines qui permettent aux cellules d’adhérer les unes aux autres», a expliqué Méri Tulic, une chercheuse ayant participé à l’étude, dans un communiqué de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), en France. Résultats Afin de tester l’hypothèse du rôle des acariens dans le vitiligo, les chercheurs ont prélevé des échantillons d’épiderme de patients atteints de la maladie pour les comparer à des échantillons de patients exempts de la maladie. Ils ont par la suite exposé tous les échantillons à des acariens. Dans tous les échantillons, l’exposition aux acariens à provoqué la sécrétion de chimiokines et de cytokines, soit des molécules d’inflammation. L’exposition a aussi augmenté la concentration en protéases. De plus, les chercheurs ont découvert que plus la quantité d’acariens utilisés était élevée, plus les concentrations en protéases et cytokines l’étaient également. «Les analyses moléculaires ont confirmé qu’une protéase d’acarien appelée Der p1 détruit la E‑cadhérine dans l’épiderme et provoque le détachement des mélanocytes. Et si ce phénomène a été observé dans tous les échantillons, il était environ cent fois plus important dans ceux issus de patients atteints de vitiligo qu’avec les prélèvements de peaux non malades», a partagé Méri Tulic. Ainsi, certaines peaux auraient une susceptibilité accrue aux acariens et un système immunitaire plus réactif. Selon Méri Tulic, cela montre la façon dont un facteur environnemental peut contribuer aux poussées de vitiligo et à l'aggravation de la maladie. Toutefois, il faudrait effectuer davantage de recherches pour vérifier si les personnes allergiques aux acariens sont plus vulnérables au vitiligo et aux formes sévères de la maladie.

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