Le ministre veut porter à 900 par an le nombre d'admissions en médecine

Les médecins qui attendent la fin de la pénurie pour souffler un peu ou ralentir leur pratique ne sont pas au bout de leurs peines. De l’aveu même du ministre de la Santé, le Dr Yves Bolduc, la pénurie devrait subsister pendant 10 ans au moins. Il manque au Québec environ 950 omnipraticiens et 825 spécialistes, selon les chiffres qu’il a fournis au Colloque annuel du Collège des médecins, qui s’est récemment tenu dans la Capitale. C’est presque 1800 médecins, ou 10 % de l’effectif actuel.Malgré la perspective de milliers de départs à la retraite au cours des 5 à 10 prochaines années, le ministre reste optimiste au regard des spécialistes. Il l’est moins cependant pour les médecins de famille. « Les tendances actuelles laissent présager que la situation va s’améliorer sensiblement pour la médecine spécialisée. Elle restera problématique pour la médecine de famille », a-t-il admis.Hausse des admissionsPour contrer la pénurie et faire face à la demande croissante des soins de santé au cours des années à venir, le gouvernement Charest a fortement accru les admissions. Elles auront même doublé en 15 ans. Au milieu des années 1990, seulement 406 étudiants étaient admis en médecine. En septembre dernier, leur nombre s’élevait à 851.L’élan n’est pas terminé. Le ministère de la Santé va demander un effort supplémentaire aux facultés et aux milieux de formation, déjà très sollicités. « Nous voulons aller encore plus loin. Nous souhaitons porter le nombre d’admissions aux alentours de 900 », a annoncé le Dr Bolduc devant le Collège des médecins. Quand les facultés devront-elles admettre 900 étudiants par an ? « Dès que possible », a-t-il répondu, sans autre précision.ImpactsLe ministre est le premier à reconnaître les effets négatifs possibles d’une nouvelle hausse des cohortes. Il faudra planifier les choses de façon très minutieuse pour s’assurer qu’une telle augmentation ne se fera pas aux dépens de la qualité de la formation, a-t-il commenté. « Les médecins qui enseignent réduisent forcément leur pratique. Il ne faudrait pas aggraver ainsi la pénurie. »Médecins étrangersLe ministre compte aussi sur l’apport de médecins provenant de l’extérieur pour hausser les effectifs médicaux au Québec. Il a relevé qu’une trentaine de médecins obtiennent un permis restrictif pour travailler en milieu universitaire; l’an dernier, une trentaine d’autres ont obtenu le même permis pour aller exercer en région. Il voudrait que ce nombre soit sensiblement augmenté en 2009 et 2010.Au sujet des Médecins diplômés à l’étranger (MDE), le ministre Bolduc a indiqué qu’un rapport d’un groupe de travail présidé par le Dr Vincent Echavé, professeur à l’Université de Sherbrooke, lui serait remis sous peu. Il a l’intention de mettre en œuvre certaines de ses recommandations assez rapidement.Au sujet des ententes France-Québec et Québec-Ontario sur la mobilité des médecins, le ministre dit qu’il ne s’attend à aucun mouvement massif de médecins en dehors du Québec. Il escompte plutôt un effet légèrement positif de ces échanges.Lire la suite du Dossier – Colloque annuel du Collège des médecins du Québec

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