Le Collège des médecins veut mieux encadrer l’expertise médicale

En collaboration avec le Barreau du Québec, le CMQ a publié une nouvelle édition du guide La médecine d’expertise qui aborde notamment les devoirs et obligations du médecin, les particularités de l’expertise, l’entrevue avec le patient, la tenue des dossiers, la qualité de la démarche d’expertise le rôle du témoin expert. Plusieurs rencontres avec des associations et des organisations, dont celles représentant les personnes visées par l’expertise, ont permis d’enrichir ce guide. Si la première édition publiée en 2006 comptait environ 20 pages, cette seconde édition en compte 70! « Nous avons voulu nous assurer que les médecins sollicités en tant qu’expert comprennent bien leur rôle, assurent bien l’ensemble de leurs responsabilités et rédigent leur opinion avec rigueur et objectivité en se fondant sur l’état de la science », explique le président du Collège, le Dr Mauril Gaudreault. Ces dernières années, des témoignages de médecins experts lors de procès ont fait la manchette pour les mauvaises raisons. Il y a dix ans, le psychiatre Louis Morissette a admis avoir menti à la cour alors qu’il témoignait à la demande de la défense du procès de Francis Proulx qui a finalement été reconnu de meurtre prémédité. Dans plusieurs autres cas, des discordances entre l’opinion émise par le médecin expert et le médecin traitant ont été rapportées. « Il faut rappeler aux médecins experts qu’ils ne sont pas là pour faire gagner ou perdre une cause. Ils sont là pour émettre une opinion détachée, indépendante et complète qui va aider les décideurs à prendre des décisions éclairées », souligne le Dr Gaudreault. Une meilleure communication Dans d’autres situations, la communication entre le médecin expert et le patient était inappropriée. « La relation doit être respectueuse et empreinte d’empathie, comme cela doit être la cas avec un médecin et son patient. Les médecins experts doivent respecter les mêmes règles déontologiques», rappelle le président du CMQ. Par exemple, le guide indique qu’un accueil froid et une attitude hautaine, cynique ou désagréable au cours des premières minutes et tout au long de l’entrevue peuvent représenter des obstacles à la collaboration voulue et à la création d’un lien de confiance. Pour le Collège, lorsque les obligations déontologiques ne sont pas respectées, ce n’est non seulement la crédibilité du médecin qui est remise en cause, mais également la profession et la confiance du public. Des formations Le CMQ et le Barreau poursuivront leur collaboration au-delà de la rédaction de ce guide. Ceux-ci souhaitent offrir des ateliers de formation aux médecins experts afin de mieux outiller ces professionnels sur cette pratique. Au Québec, 1 600 médecins, soit environ 8 % de ces professionnels, agissent en tant que médecins experts. Ceux-ci peuvent être appelés à témoigner devant les tribunaux ou dans différents dossiers de la Société de l’assurance automobile du Québec ou de la Commission des normes de l’équité et de la santé et de la sécurité au travail, entre autres. Pour lire le nouveau guide du CMQ, cliquez ici.

Le Collège des médecins veut mieux encadrer l’expertise médicale

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes