Le CMQ veut permettre le temps partiel pour les médecins en fin de carrière

«Je suis certain que le temps partiel ferait en sorte que plusieurs médecins prolongent leur carrière de quelques années. Il faudra voir avec le Ministère pour alléger certaines tâches afin de permettre cela», a affirmé le président du CMQ, le Dr Mauril Gaudreault, qui a accordé une entrevue à ProfessionSanté.ca dans le cadre de la publication lundi du Rapport du chantier sur l’accès à un médecin et la cessation d’exercice. Cette recommandation est effectuée au moment où le quart des médecins a plus de 60 ans, ce qui laisse présager une vague de départs à la retraite dans les prochaines années qui viendra accentuer les enjeux d’accès à un médecin, tant du côté des omnipraticiens que des spécialistes, s’inquiète le CMQ. L'an dernier, pas moins de 780 médecins (386 omnipraticiens et 394 spécialistes) sont devenus des membres inactifs du CMQ. Cela représente 3% des médecins du Québec. Le nouveau rapport du Collège mentionne que «les médecins reporteraient leur retraite s’ils pouvaient réduire leurs heures et leurs obligations, tout en ayant une flexibilité dans leur horaire, et dans un contexte de réduction des tâches administratives et de transfert progressif des patients vers une équipe de relève». Malgré cela, le temps partiel n’est pas possible actuellement tant chez les omnipraticiens que les spécialistes, convient le Dr Gaudreault. «Nous devons absolument créer des conditions gagnantes», croit-il. Le Collège croit que ces «conditions gagnantes» seraient la mise en place d’un environnement favorable à la cessation progressive de l’exercice, notamment avec un accès sans frais au dossier médical électronique ou la conclusion d’ententes par rapport à la gestion des PREM, des PEM et des AMP. Selon un sondage récemment effectué par SOM pour le compte du CMQ, 54% des médecins croient que des mesures pour les inciter à prolonger leur pratique seraient très pertinentes pour améliorer l’accès. Améliorer l’accessibilité D’autre part, le Collège recommande dans le rapport l’inclusion d’autres professionnels pour améliorer l’accessibilité aux soins de santé offerts en première ligne. Pour ce faire, l’ordre professionnel propose de former des professionnels de la santé à la collaboration et au travail d’équipe, de revoir la rémunération des différents professionnels afin de valoriser le travail d’équipe et d’augmenter l’accès aux différents professionnels. De plus, le Collège souhaite travailler à rehausser les soins à domicile, informer le public des portes d’entrée du réseau et améliorer les systèmes informatiques. «La mission du Collège est de protéger le public en offrant une médecine de qualité, mais une médecine de qualité, ça veut aussi dire une médecine accessible. L’accessibilité est une grande préoccupation pour nous», indique le Dr Mauril Gaudreault. Une statistique révélatrice Selon lui, l'une des statistiques du sondage SOM est très révélatrice. Ce sondage rapporte qu’au cours de la dernière année, quatre Québécois sur dix ont senti le besoin de consulter un professionnel de la santé, pour un proche ou pour eux, mais ne l’ont pas fait en raison de l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous après avoir essayé ou parce qu’ils avaient l’impression que ce serait trop long. «En 2022, un tel taux n’a pas de bon sens, il faut s’y attaquer!», lance-t-il. Le sondage rapporte aussi qu’une forte majorité de médecins jugent que les Québécois sont privés d’un accès au réseau de la santé dans un délai raisonnable. Dans les prochaines semaines, le CMQ travaillera à convaincre le ministère de la Santé et des Services sociaux de mettre en place les recommandations contenues dans ce rapport. Ce dernier a été réalisé en collaboration avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec et la Fédération des médecins spécialistes du Québec, entre autres.

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