L’AQPP dénonce un reportage de l’émission <em>J.E.</em>

Mise à jour : l'émission J.E. a présenté ses excuses concernant le reportage qu'elle a diffusée le 15 novembre. L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) s’attaque à la crédibilité d’un reportage diffusé le 15 novembre sur les ondes du réseau TVA.Le reportage de l’émission J.E. avait pour objectif de mettre en lumière les mécanismes de rémunération des pharmaciens communautaires lorsqu’ils exécutent des ordonnances et offrent certains services aux assurés du régime public d’assurance médicaments.Il est notamment expliqué que les honoraires des pharmaciens ne sont pas détaillés sur les factures remises aux patients et qu’il est donc impossible pour eux de savoir comment coûtent à l’État les différents services offerts par les pharmaciens.Le reportage porte entre autres sur les frais liés à la création d’un pilulier, au refus d’exécuter une ordonnance, au transfert du profil pharmaceutique ainsi qu’aux conseils aux patients.Dans un billet publié sur le site de l’AQPP, le directeur des affaires publiques de l’association, Vincent Forcier, a déploré que le reportage de J.E. soit «rempli de faussetés». «Nous espérons que la journaliste et l’émission J.E. prendront les mesures nécessaires pour corriger les renseignements diffusés et informer correctement les téléspectateurs», écrit-il.À titre d’exemple, Vincent Forcier souligne que la journaliste de J.E. confond l’opinion pharmaceutique transmis par un pharmacien à un médecin — un acte rémunéré — et le conseil qu’il prodigue à un patient.Vincent Forcier dénonce aussi le fait que la transmission du profil pharmaceutique soit présentée comme le transfert du dossier d’une pharmacie à celle d’un concurrent. « La transmission de profil pharmaceutique existe, mais il s’agit d’un service qui consiste à transmettre, à la demande d’un professionnel d’un service d’urgence, l’ensemble du dossier pharmacologique d’un patient », écrit-il.À propos des piluliers, Vincent Forcier souligne que cette mesure «contribue à maintenir l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées à leur domicile» et que des «économies importantes sont ainsi réalisées par l’État, qui n’a pas à payer les frais importants associés au placement d’une personne en CHSLD». Il rappelle que de nombreuses conditions doivent être remplies pour que ce service soit remboursé par l’État.Sur ce point, le chercheur et professeur Marc-André Gagnon, de la School of Public Policy and Administration de l’Université Carleton, qui est interviewé dans le reportage, maintient le questionnement qu’il y soulève.«Bien que je reconnaisse tout à fait l’importance thérapeutique des piluliers, je continue de me demander comment il est possible que ceux-ci puissent représenter près de 10 % des dépenses en médicaments des assurés du régime public et 34 % de la rémunération des pharmaciens, particulièrement si une entente en vigueur plafonne ces coûts à 25 %», a-t-il répondu à Profession Santé. Le chercheur rappelle également que le Québec a un mode de rémunération différent de celui des autres provinces.Dans le reportage, le pharmacien propriétaire Benoît Morin, émet de son côté l’hypothèse que l’augmentation des dépenses de l’État en piluliers peut s’expliquer par le vieillissement de la population.

L’AQPP dénonce un reportage de l’émission <em>J.E.</em>

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