La télédermatologie sera déployée partout à travers le Québec

«C’est vraiment une petite révolution qui s’amorce», a lancé la présidente de l’Association des médecins spécialistes dermatologues du Québec, la Dre Dominique Hanna, à l’occasion des 14es Journées de formation interdisciplinaire de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), vendredi. La Dre Hanna était entourée du ministre de la Santé, Christian Dubé, et du président de la FMSQ, le Dr Vincent Oliva. La dermatologie est la spécialité qui reçoit le plus grand nombre de demandes de consultation. Cela s’explique principalement par le fait que la peau est le plus grand organe du corps et que la maladie est facilement visible. Une solution s’imposait pour permettre un accès plus rapide aux dermatologues et ainsi réduire les longues listes d’attente, affirme la Dre Hanna. «Partout à travers le monde, les études sont unanimes: la télédermatologie améliore considérablement l’accès aux soins, en plus de permettre la réduction des coûts du système de santé, d’améliorer la pertinence des soins et d’être un excellent moyen de développement des connaissances pour les médecins de famille». Concrètement, un médecin de famille qui reçoit un patient dans son bureau devra effectuer trois actions: remplir les informations de son patient, prendre de 3 à 5 photos des lésions cutanées de son patient via une application sécurisée et déterminer si la priorité de la requête est semi-urgente ou non urgente. Ensuite, l’omnipraticien enverra les informations et les photos à un dermatologue qui lui répondra en sept jours pour une requête semi-urgence et en 14 jours si c’est non-urgent. La réponse du médecin spécialiste comprendra le diagnostic et une conduite à tenir. Par exemple, il pourra proposer un plan de traitement au patient ou lui demander de se présenter en personne afin de l’évaluer. Cette façon de faire permettra «de réduire les visites de patients de 50 à 75% tout en améliorant grandement la rapidité de traitement des demandes», indique la Dre Dominique Hanna. Ce projet sera déployé progressivement par région cet hiver. Entretemps, les prochaines semaines seront consacrées à la finalisation de certains détails techniques. Un déploiement dans d’autres spécialités En plus de la dermatologie, la plateforme de soins virtuels sera disponible dans plusieurs autres spécialités dont la psychiatrie, la cancérologie ainsi que l’ophtalmologie, a annoncé le ministre de la Santé. Même les pharmaciens pourront éventuellement l’utiliser. «L’arrivée de l’Internet haute vitesse dans toutes les régions du Québec permet ce déploiement», a mentionné Christian Dubé. Selon lui, la télésanté permettra de mieux organiser les services, favorisera la collaboration interprofessionnelle et diminuera le déplacement des patients. Elle permettra aussi d’améliorer l’accès aux soins, a souligné le Dr Vincent Oliva. «La préoccupation de tous nos membres, c’est l’accès. La télésanté est là pour ça. Pour voir plus de patients, pour donner de meilleurs soins». «On doit faire mieux» Par ailleurs, le Dr Oliva a profité de l’événement pour parler des actions prises par l’Institut de la pertinence des actes médicaux (IPAM) depuis sa mise sur pied en 2019. S’il constate que l’Institut s’est surtout consacré à des questions tarifaires jusqu’à présent, il souhaite que l’organisation «se concentre sur des mesures structurantes qui éliminent les actes qui ont peu de valeurs ajoutées pour le patient». Dans le cadre de son travail, le radiologiste affirme voir tous les jours des actes qui ne sont pas pertinents. «On ne peut pas se permettre ça dans un contexte où les ressources du réseau ne sont pas illimitées. On doit faire mieux avec ce que l’on a. La pérennité de notre système de santé universel en dépend».

La télédermatologie sera déployée partout à travers le Québec

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