La première insuline basale à prise hebdomadaire est maintenant approuvée au Canada

Santé Canada a approuvé l’AwiqliMD du laboratoire Novo Nordisk (insuline icodec 700 unités/mL en solution pour injection sous-cutanée), la première insuline basale à administration hebdomadaire homologuée au pays. Cette nouvelle insuline à action prolongée est indiquée pour le traitement hebdomadaire des adultes diabétiques afin d’améliorer la maîtrise de la glycémie 1.Chez les patients atteints de diabète de type 1, l’insuline icodec doit être utilisée dans des schémas thérapeutiques incluant une insuline à action rapide ou à courte durée d’action pour couvrir les besoins en insuline au moment des repas (c’est-à-dire. dans le cadre d’un schéma d’insuline basale-bolus). Chez les patients atteints de diabète de type 2, elle peut être utilisée en association avec des antidiabétiques oraux lorsque ces derniers ne permettent pas d’obtenir une maîtrise glycémique adéquate1.Action L’insuline icodec se lie de manière réversible à l’albumine, ce qui crée un dépôt dans le circuit sanguin à partir duquel l’insuline icodec est lentement libérée. L’administration à l’état d’équilibre entraîne un effet hypoglycémiant uniformément réparti sur l’intervalle d’administration d’une semaine. La demi-vie après administration sous-cutanée est d’environ une semaine, indépendamment de la dose1.Posologie Patients non traités avec une insuline basale: Il n’y a pas d’expérience clinique avec l’insuline icodec chez les patients atteints de diabète de type 1 qui n’étaient pas précédemment sous un régime d’insuline basale bolus. Chez les patients diabétiques de type 2 n’ayant jamais reçu d’insuline, la dose initiale recommandée est de 70 unités administrées par voie sous-cutanée une fois par semaine1. Patients changeant d’insulinothérapie basale: Lors du passage d’une insuline basale quotidienne à une insuline icodec administrée une fois par semaine, il est recommandé de surveiller étroitement la glycémie. Il peut être nécessaire d’ajuster les doses et le schéma d’administration des insulines rapides, ou à courte durée d’action, ainsi qu’à d’autres traitements antidiabétiques concomitants. La première dose hebdomadaire d’insuline icodec doit être administrée le jour suivant la dernière dose d’insuline basale. Lorsque les patients cessent l’insuline basale à une ou deux prises par jour, la dose hebdomadaire correspondante d’insuline icodec est la dose quotidienne précédente d’insuline basale multipliée par 7, arrondie à la dizaine d’unités la plus proche. Les doses suivantes d’insuline icodec peuvent être ajustées en fonction des besoins métaboliques du patient, des résultats de surveillance de la glycémie et des cibles glycémiques. Consultez la monographie du produit pour obtenir des détails sur les patients qui pourraient avoir besoin d’une dose supplémentaire unique au cours de la première semaine de traitement1.Administration Injecter l’insuline icodec par voie sous-cutanée une fois par semaine dans la cuisse, la partie supérieure du bras ou l’abdomen. Il faut alterner les sites d’injection pour réduire le risque de lipodystrophie et d’amylose cutanée localisée. L’insuline icodec peut être administrée n’importe quel jour de la semaine et à n’importe quel moment de la journée, mais de préférence le même jour chaque semaine1.Effets indésirables L’hypoglycémie est l’effet indésirable le plus fréquent. Des réactions au point d’injection, une prise de poids et un œdème périphérique peuvent également survenir1. L’effet hypoglycémiant maximal de l’insuline icodec se produit les jours 2 à 4 du cycle d’administration hebdomadaire, avec un risque accru d’hypoglycémie ces jours-là. Lors de l’instauration de l’insuline icodec, les patients doivent être particulièrement attentifs à leur glycémie et aux symptômes d’hypoglycémie. L’insuline icodec ne doit pas être utilisée chez les patients ayant des antécédents d’hypoglycémie inconsciente1. Dans les études cliniques, les épisodes d’hypoglycémie sévère ou cliniquement significative sont survenus à des taux de 8,9% à 11,8% avec l’insuline icodec par rapport à des taux de 6,1% à 10,6% avec l’insuline basale quotidienne chez les patients diabétiques de type 2 naïfs d’insuline; 14% contre 7% chez les patients diabétiques de type 2 traités avec de l’insuline basale; 51% contre 56% chez les patients diabétiques de type 2 précédemment sous traitement à l’insuline basale-bolus; et 85% contre 76% chez les patients diabétiques de type 11. Une allergie généralisée grave et potentiellement mortelle (incluant l’anaphylaxie, les réactions cutanées généralisées, l’œdème de Quincke, le bronchospasme, l’hypotension et le choc) peut survenir avec n’importe quelle insuline, y compris l’insuline icodec1.Stockage/stabilitéLes stylos non ouverts peuvent être conservés au réfrigérateur (2°C-8°C) jusqu’à la date de péremption, ou à température ambiante (moins de 30°C) pendant 12 semaines. Une fois ouverts, les stylos peuvent être conservés à température ambiante ou au réfrigérateur pendant 12 semaines 1.Awiqli sera disponible sous forme de stylos FlexTouch de 1,5 et 3 ml à usage unique pour les patients. Le stylo FlexTouch prérempli délivre des doses par incréments de 10 unités et peut administrer jusqu’à 700 unités en une seule injection 1. Novo Nordisk s’efforce de commercialiser l’Awiqli dès que possible, mais aucune date de lancement n’a encore été annoncée.Lire aussi: Et si les pics d’insuline après un repas étaient bons pour la santé?Efficacité et sécurité comparativesUne méta-analyse récente de cinq essais cliniques portant sur 3764 participants atteints de diabète de type 2 a montré que l’insuline icodec à prise hebdomadaire entraînait une réduction plus importante de l’hémoglobine glyquée (A1C) par rapport à d’autres analogues de l’insuline basale (différence moyenne de -0,17 %, intervalle de confiance [IC] à 95% ; -0,28 à -0,06), p=0,003), sans différence significative en ce qui concerne la glycémie à jeun. Avec l’insuline icodec, des proportions plus élevées de patients ont atteint un taux d’A1C inférieur à 7% (rapport de cotes 1,51, IC à 95 % (1,14-1,99), p=0,004) et un taux d’A1C inférieur à 7% sans hypoglycémie (rapport de cotes 1,45, IC à 95 % (1,26-1,67), p < 0,00001), par rapport aux autres analogues de l’insuline basale. Le pourcentage de temps passé dans l’intervalle glycémique cible était similaire entre l’insuline icodec et les autres insulines basales (différence moyenne de 2,42%, IC à 95% (0,01-4,84), p=0,05)2.Dans cette méta-analyse, l’insuline icodec présentait une incidence significativement plus élevée d’hypoglycémie de niveau 1 que les analogues de l’insuline basale à prise quotidienne, mais aucune différence significative n’a été observée dans l’incidence d’hypoglycémie de niveau 2 (hypoglycémie cliniquement significative), de niveau 3 (hypoglycémie sévère) et d’hypoglycémie combinée de niveau 2-32.Une analyse de sous-groupe de l’insuline icodec administrée une fois par semaine par rapport aux analogues d’insuline individuels (glargine U100 et degludec) a montré que l’insuline icodec avait une efficacité similaire à celle de l’insuline glargine U100, mais une efficacité supérieure avec une réduction plus importante de l’A1C par rapport à l’insuline degludec. Le profil de sécurité était comparable entre l’insuline icodec et l’insuline glargine U100, alors qu’une incidence plus élevée d’événements hypoglycémiques a été observée avec l’insuline icodec par rapport à l’insuline degludec2.Une autre méta-analyse a comparé l’efficacité et la sécurité de l’insuline icodec administrée une fois par semaine à celles d’autres insulines basales (insuline glargine et degludec) chez 3 183 patients atteints de diabète de type 2. L’étude a montré que l’insuline icodec réduisait significativement l’A1C et augmentait le pourcentage de temps dans l’intervalle (TIR), sans différence dans les changements de la glycémie à jeun par rapport aux autres insulines basales. L’insuline icodec a également montré une incidence et une sévérité similaires des événements hypoglycémiques par rapport aux autres insulines basales. Cependant, les patients traités par l’insuline icodec ont pris plus de poids que les témoins. Les chercheurs ont conclu que les patients ayant un indice de masse corporelle très élevé ne sont peut-être pas les meilleurs candidats pour l’insuline icodec, bien que cet effet puisse être contrecarré par la prescription simultanée de metformine, qui est connue pour son action favorisant la perte de poids3.Lire aussi:Le sirop d'érable atténuerait les méfaits d'une alimentation riche en gras et sucreDans un essai clinique, 582 adultes atteints de diabète de type 1 (A1C inférieur à 10%) ont été assignés au hasard à l’insuline icodec une fois par semaine ou à l’insuline degludec une fois par jour, toutes deux en combinaison avec l’insuline aspart (deux injections quotidiennes ou plus). L’insuline icodec administrée une fois par semaine s’est révélée non inférieure à l’insuline degludec administrée une fois par jour en ce qui concerne la réduction de l’A1C à la semaine 26, mais elle présentait des taux statistiquement plus élevés d’hypoglycémie combinée cliniquement significative ou sévère, bien que la plupart des épisodes n’aient nécessité que l’administration d’hydrates de carbone par voie orale. Les auteurs ont précisé que les personnes atteintes de diabète de type 1 sont habituées à s’administrer plusieurs injections quotidiennes d’insuline bolus; par conséquent, l’avantage d’administrer moins d’injections d’insuline basale avec l’insuline icodec une fois par semaine pourrait être de moindre importance pour les patients atteints de diabète de type 14.En résuméL’insuline icodec est un nouvel analogue de l’insuline basale à action ultra-longue conçu pour être administré une fois par semaine. Grâce à sa fréquence d’injection réduite, cette insuline est susceptible d’améliorer l’observance et la satisfaction du traitement chez certains patients. D’autres essais cliniques à long terme seraient utiles pour étudier la sécurité à long terme et les effets métaboliques de l’insuline icodec administrée une fois par semaine2.

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