La grippe A(H1N1) : contagieuse pendant plus d’une semaine

Plus de 15 % des personnes infectées par le virus de la grippe A(H1N1) seraient toujours contagieuses plus d’une semaine après l’apparition des premiers symptômes, révèle une nouvelle étude réalisée par une quinzaine de chercheurs québécois.L’étude a été présentée dans le cadre de l’Interscience Conference in Antimicrobial and Chemotherapy, un congrès international qui s’est déroulé du 12 au 14 septembre à San Francisco. Pour leur étude, les chercheurs ont rencontré les membres de 65 familles dont au moins une personne a été infectée par le virus de la grippe. Au total, plus de 200 participants ont été rencontrés. Bien que 15 % des patients infectés étaient toujours contagieux au huitième jour après l’apparition des premiers symptômes, aucun ne l’était encore au bout de dix jours, ont constaté les chercheurs.La publication de cette étude pourrait remettre en question la directive adoptée par les autorités de santé publique, qui prônent un isolement de sept jours pour les patients infectés. Selon l’un des principaux chercheurs de l’étude, le Dr Guy Boivin, du Centre hospitalier universitaire de Québec, les autorités de santé publique devront évaluer les études publiées sur le sujet afin de déterminer si leurs recommandations doivent être modifiées. Mentionnons que l’étude a été financée par le Fonds de la recherche en santé du Québec, avec la collaboration de l’Institut national de santé publique du Québec. Une subvention de 250 000 $ a été accordée aux chercheurs.Deuxième vagueDepuis l’éclosion de la pandémie de la grippe A(H1N1) au printemps 2009, 74 personnes sont décédées au Canada après avoir contracté le virus, dont 26 au Québec, 23 en Ontario et 8 en Alberta. Bien que le nombre de décès liés à la grippe se soit stabilisé durant l’été, les chercheurs craignent l’éclosion d’une deuxième vague de contamination cet automne. Afin de parer à cette éventualité, le gouvernement canadien a commandé 50,4 millions de doses du vaccin contre la grippe, qui seront disponibles à compter de novembre. Le 10 septembre, l’Agence de la santé publique du Canada a également lancé une campagne publicitaire pour rappeler aux Canadiens les précautions nécessaires pour prévenir la propagation de la grippe A.Montréal durement touchée La première vague de contamination du virus a durement frappé Montréal durant l’été, a constaté de son côté la direction de la santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. Selon les plus récentes données disponibles, 1280 résidants de l’Île de Montréal auraient contracté la grippe A(H1N1) depuis le mois de mai, ce qui représente 48 % de tous les cas recensés au Québec et 18 % des cas au Canada. Plus de 200 patients ont été hospitalisés et 12 sont décédés de la maladie.Bien que la maladie a frappé le plus souvent des gens entre 5 et 59 ans (88 % des cas), elle est beaucoup plus virulente chez les enfants de moins de cinq ans et les adultes de 60 ans et plus, a expliqué le directeur de la santé publique de Montréal, le Dr Richard Lessard. Dans ces deux groupes d’âge, environ la moitié des patients ont été hospitalisés. « Si la grippe saisonnière affecte généralement les groupes d’âge plus vieux, cette souche atteint les plus jeunes et les adultes de moins de 50 ans, ce qui est inhabituel », a relevé le Dr Lessard.Le Dr Lessard a souligné que les femmes en général étaient plus affectées par la maladie que les hommes. Elles représentent 55,7 % des cas déclarés et 53 % des cas ayant nécessité une hospitalisation. Le médecin n’a cependant pas pu avancer d’hypothèse pour expliquer ce phénomène. Il semble aussi que la maladie ait des répercussions plus graves chez les gens moins bien nantis.Bien que les premiers cas de cette souche d’influenza aient été répertoriés dans l’Ouest de Montréal, la maladie s’est rapidement répandue dans l’Est de l’île, où se trouvent de nombreux quartiers défavorisés, a expliqué le Dr Lessard. Selon lui, les personnes moins fortunées sont plus vulnérables, car elles vivent dans des conditions de vie qui favorisent davantage la transmission de la maladie.

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