La FMOQ veut corriger le portrait «négatif et dévalorisant» de la médecine de famille

Quelques semaines après le dépôt d’une première offre qualifiée de «maigre» par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le gouvernement Legault réfléchirait à lier la rémunération des médecins de famille à des «indicateurs de résultats», comme la satisfaction des patients, le délai d’obtention d’un rendez-vous médical et la prise en charge de patients vulnérables selon La Presse. Cette annonce a immédiatement fait réagir la FMOQ, qui tenait ce matin une conférence de presse à Québec afin de corriger le portrait «négatif et dévalorisant» fait des médecins de famille qui pâtissent de «l’utilisation, volontaire ou non, de données erronées», peut-on lire dans un communiqué publié simultanément. À lire aussi: «Le MSSS et Santé Québec n’ont pas de vision pour la première ligne»«Que ce soit à propos du temps consacré à leur travail, de leur rémunération ou de leur disponibilité à rencontrer les patients, les propos rapportés ne collent pas à leur réalité», indique la FMOQ, s’appuyant sur des données de son équipe économique. La Fédération souligne ainsi la pratique hospitalière des omnipraticiens, en plus des 15 millions de rendez-vous offerts en clinique. «Plus de 6000 médecins de famille travaillent en établissement, 1500 en CHSLD, 2000 offrent des soins de fin de vie», égrène ainsi le communiqué, alors que le premier ministre François Legault continue de pointer du doigt certains médecins qui ne prendraient pas en charge suffisamment de patients selon lui. 1382 omnipraticiens en tropLes économistes de la FMOQ s'en prennent aux données erronées de l’Institut canadien d’informations sur la santé (ICIS) sur lesquelles se base Québec. L’ICIS surévaluerait le nombre de médecins de famille en pratique au Québec de 1382, estiment-ils. «Autre exemple, leur modèle est basé sur des journées de 7 ou 8 heures, alors que nos médecins ont bien souvent des journées de 10 à 12 heures de travail», ajoute le communiqué. De plus, les statistiques officielles ne prendraient pas non plus en compte les horaires atypiques et le volume de gardes: «plus d’un demi-million de gardes sur appel ne sont pas prises en considération» au Québec. Ainsi, en 2024, la FMOQ recense 9887 médecins de famille en pratique, dont 22% âgés de 60 ans et plus, et une pénurie de plus de 1500 omnipraticiens dans la province. Concernant le volume de travail des médecins de famille, leur fédération rapporte une moyenne de 223 jours RAMQ par an – contre 180 dénombrés par Québec selon La Presse –, plus 25% de travail administratif et 50 heures de formation continue chaque année. À lire aussi: Médecine de famille: déception, colère, inquiétude et espoirAlors que le gouvernement pointe du doigt les médecins effectuant trop de temps partiel, la FMOQ recense 3093 médecins facturant moins de 175 jours par an à la RAMQ, et précise qu’il s’agit de praticiens en courte ou longue invalidité, débutants, en congé maternité, dépanneurs et à l’urgence. Enfin, le revenu moyen réel brut des omnipraticiens québécois s’établit à 330 313$, «sous la moyenne canadienne et sous la moyenne de l’Ontario», argue la Fédération, qui réclame un rattrapage de rémunération.« Maintenant que la démonstration est faite que les médecins de famille au Québec se dédient à soigner les québécoises et québécois, et ce, tant en cabinet qu'en milieu hospitalier, la FMOQ appelle ses interlocuteurs, s'ils souhaitent sincèrement améliorer les services de santé, à corriger leur discours, utiliser des données fiables et cesser de dévaloriser les spécialistes de la médecine de famille», conclut le président de la Fédération Marc-André Amyot cité par le communiqué.

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