La FIQ demande une deuxième journée sans temps supplémentaire obligatoire

Souhaitant accentuer la pression sur le gouvernement pour qu’il améliore les conditions de travail de leurs membres, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) demande une deuxième journée sans temps supplémentaire obligatoire (TSO). Cette journée aura lieu du vendredi 15 novembre à 16 h au samedi 16 novembre à 16 h. Une première journée sans TSO s’était tenu le 8 avril dernier.« Plusieurs mois ont passé depuis et visiblement, le cri du cœur des professionnelles ne semble plus occuper le haut de la liste des priorités de la ministre de la Santé », a déploré la présidente de la FIQ, Nancy Bédard, durant une conférence de presse, mercredi matin, dans les bureaux de la FIQ à Montréal.« Lors de ces 24 heures sans TSO, nous voulons lui rappeler sa promesse et son engagement ferme à en faire une priorité constante depuis le 8 avril dernier. Elle doit dès maintenant le réitérer et se mettre davantage en action », a-t-elle poursuivi.Selon elle, cette journée est d’autant plus importante qu’elle a lieu à l’aube de la période hivernale, période particulièrement exigeante pour les infirmières, infirmières auxiliaires, les inhalothérapeutes et les percussionnistes cliniques. « Force est de constater qu’il y aura une forte pression qui se fera sentir sur les épaules des professionnels en soins ».La FIQ aura à l’œil les employeursDurant cette deuxième journée, la FIQ aura à l’œil les employeurs qui imposent du TSO, mais également ceux qui se targuent de ne pas en imposer. Bien souvent, si le TSO est absent, c’est qu’ils ne remplacent pas les absences ou font de la substitution de titre d’emploi, estime la FIQ.« Nous savons que plusieurs employeurs usent de plus en plus de ces tactiques néfastes », a affirmé Nancy Bédard, ajoutant que cette pratique a un impact direct sur la qualité et la sécurité des soins.Les infirmières sont soumises à leur code de déontologie, qui stipule qu'elles ne peuvent laisser un patient sans surveillance, sans soins. C'est ce qui permet aux employeurs d'exiger d'elles du TSO, lorsqu'ils ne trouvent pas de remplaçante.Violence organisationnellePour le prochain 24 heures, la FIQ appelle ainsi la ministre de la Santé, Danielle McCann, à demander aux gestionnaires du secteur de la santé de prendre tous les moyens raisonnables pour éviter le TSO.« Pendant ce 24 heures, elles ont besoin de vivre une journée normale de travail, une journée où elles ne seront pas prises en otage. Une 2e journée, mais oh combien importante dans le contexte actuel », a affirmé Nancy Bédard.Celle-ci n’hésite pas à comparer le TSO à une forme de violence organisationnelle. « Cette pratique est devenue un réel mode de gestion qui porte atteinte aux droits des professionnelles des soins. Lors de notre première journée nationale sans TSO, nous avions fait la démonstration éloquente qu’il était possible, quand l’humain était au service de l’humain, de diminuer drastiquement le TSO ».Le syndicat de 76 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins lance par ailleurs une campagne publicitaire pour faire valoir que le TSO conduit ses membres à l'épuisement et les pousse parfois même à quitter le réseau de la santé.

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