La croisière de références

Margaret, âgée d'une trentaine d'années, avait eu du mal à concevoir un enfant, ce qui l'avait amenée à se préoccuper de sa fertilité – au point de négliger parfois d'autres aspects de sa santé. Elle a fini par tomber enceinte, mais son premier enfant présentait des problèmes chromosomiques. Son deuxième enfant, en revanche, était en bonne santé. Devenue plus confortable dans son rôle de mère, Margaret (nom fictif) m'a confié qu'elle avait un problème au dos depuis plus de deux ans. Elle l'a décrit comme un gonflement. Elle ne se souvenait d'aucun traumatisme ni d'aucune injection dans cette zone.Autre texte de la même série: «Si vous me désinscrivez, je vais vous gâcher la vie!»À l'examen, j'ai découvert trois bosses distinctes situées à proximité les unes des autres: molles, lisses et de couleur très foncée, mais non sensibles, précisément le long de la colonne vertébrale lombaire. J'ai demandé une échographie, qui n'a fait qu'ajouter au mystère. Le rapport présentait des résultats non concluants avec plusieurs diagnostics possibles - notamment un abcès, une tumeur ou un kyste - et suggérait un avis chirurgical.Bien que Margaret ait été référée en chirurgie, après un certain temps, le chirurgien néanmoins a refusé la référence en suggérant qu’une évaluation avec un chirurgien plasticien serait plus appropriée.Margaret est donc allée consulter un chirurgien plasticien, munie du rapport chirurgical et des résultats de l'échographie. Après plusieurs semaines, le chirurgien plasticien a lui aussi refusé la référence en suggérant qu’une évaluation chirurgicale serait plus appropriée. Plein d'espoir, j'ai orienté Margaret vers un autre chirurgien, armé des lettres des rapports de l'échographie et du chirurgien plasticien. Cependant, après quelques semaines, le chirurgien m'a renvoyé la demande de consultation, exprimant sa gêne à toucher la lésion en raison de sa proximité avec la colonne vertébrale. Inquiet du risque d'atteinte de la moelle épinière, le chirurgien a m'a recommandé de la faire consulter par un neurochirurgien.À lire aussi: Six façons de gagner du temps dans votre journée clinique (et d’éviter la fatigue décisionnelle)Agissant contre le temps, j'ai rapidement référé Margaret à un neurochirurgien, en veillant à joindre les lettres des deux chirurgiens généralistes et du chirurgien plasticien. Je me suis assuré d'inclure la communication la plus récente du chirurgien afin d'éviter toute autre demande de référence.Aujourd'hui, j'attends avec impatience la réponse du neurochirurgien, mais je m'attends à un autre refus.Si le neurochirurgien refuse la consultation, je demanderai une IRM. J'espère qu'il n'y aura pas d'éléments inquiétants et qu'au moins, j'aurai l'esprit tranquille.Je comprends parfaitement la réaction de mes collègues – ils sont débordés – mais le but de ce billet est davantage de parler du temps que nous consacrons à une simple demande de consultation. Et, bien sûr, cela n'arrive pas qu'une fois dans une vie, mais bien de temps en temps.J'ai oublié de mentionner que Margaret n'était pas au courant des trois demandes refusées, mais qu'elle a exprimé son mécontentement face aux «délais dans ses soins».Avez-vous déjà fait face à de multiples refus pour une consultation? Partagez vos expériences ci-bas, dans la section des commentaires!

La croisière de références

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes