La clonidine permettrait de traiter le stress post-traumatique

Selon une équipe de chercheurs du Medical College of Georgia de l’Université d’Augusta, les cas de syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ont augmenté en raison de la pandémie de COVID-19, tant chez les travailleurs de la santé de première ligne que les patients qui ont survécu à une infection sévère de la maladie. «Cependant, il n’existe actuellement que deux médicaments approuvés par la FDA pour le SSPT, et seuls 20 à 30% des patients obtiennent une rémission complète avec un traitement, ce qui indique un besoin urgent de développer des pharmacothérapies plus efficaces pour cette maladie mentale», peut-on lire dans l’étude. Or, certains médicaments agissent sur les récepteurs andénergiques du cerveau, qui sont impliqués dans le SSPT. C’est le cas notamment de la clonidine et de la guanfacine, deux médicaments utilisés contre l’hypertension et le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). L’étude, publiée dans Molecular Psychiatry, a inclus des tests auprès de cellules souches humaines et auprès de souris génétiquement modifiées. Résultats prometteurs Les chercheurs ont fait une expérience sur les souris, dans lesquelles ces dernières ont reçu un léger choc. Certaines ont été traitées avec de la clonidine lorsqu’elles retournaient à l’endroit où elles avaient reçu le choc peu de temps après. Les souris traitées avec la clonidine ont eu une réponse considérablement réduite lorsqu’elles sont retournées sur les lieux du choc, contrairement à celles n’ayant pas reçu le médicament, selon les chercheurs. En effet, ils ajoutent que leur réponse s’apparentait davantage aux souris qui n’avaient jamais reçus de choc en premier lieu. Toutefois, la guanfacine semble n’avoir eu aucun effet. L’auteure principale de l’étude, Qin Wang, a indiqué dans un communiqué que bien qu’il soit impossible de savoir avec certitude à quel point les souris se souviennent de l’événement traumatique, il est clair que celles traitées avec de la clonidine n’ont pas eu la même réaction manifeste que les souris non traitées ou celles recevant de la guanfacine. Elle ajoute que le but de la médication n’est pas d’effacer les souvenirs traumatiques, mais de diminuer la perturbation de ceux-ci sur la vie des individus atteints de SSPT. Nouvel axe découvert Les chercheurs ont également découvert un nouvel axe sur un récepteur adrénergique appelé ɑ2A, dans l’hippocampe. Or, ce récepteur est essentiel au maintien des souvenirs associés à un lieu ou une situation, comme un trauma, par exemple. Dans cet axe, la protéine spinophiline interagit avec la cofiline, qui est connue pour contrôler les protubérances sur les synapses des neurones appelés épines dendritiques, où les souvenirs sont consolidés et stockés. Lorsqu’une personne retourne sur le lieu d’un trauma, comme un accident par exemple, ces synapses deviennent temporairement instables jusqu’à ce que le souvenir se restabilise ou se reconsolide. «Cette dynamique naturelle offre la possibilité d’intervenir dans la reconsolidation et, ainsi, de diminuer au moins la force d’un mauvais souvenir», a expliqué Qin Wang. Elle ajoute que la clonidine semble être un moyen d’y parvenir, contrairement à la guanfacine. Les chercheurs concluent que la clonidine pourrait ainsi fournir un traitement immédiat des symptômes du SSPT liés à la pandémie actuelle, par exemple, et que le nouvel axe découvert pourrait permettre de développer de nouvelles pharmacothérapies pour le trouble.

La clonidine permettrait de traiter le stress post-traumatique

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