Incidents et accidents lors des soins de santé: hausse de 11% des décès

Parmi les accidents et incidents survenus lors de la prestation de soins de santé entre le 1er avril 2017 et le 31 mars 2018, 421 ont mené au décès. C'est 43 morts de plus que l’an dernier, soit une hausse de 11 %. Voilà ce qu'indique le rapport 2017-2018 du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), qui publie depuis quelques années le nombre d’événements indésirables survenus dans le système de santé.Parmi ces accidents tragiques, le décès est causé par une chute dans 62 % des cas, et par des événements de type «autres» dans 29 % des cas. Ces derniers comprennent le plus fréquemment l’obstruction respiratoire et le suicide, mais aussi l'automutilation, une blessure d'origine inconnue, une relation sexuelle en milieu d'hébergement, entre autres. Près de 7 usagers décédés sur 10 étaient âgés de 75 ans et plus.Les événements indésirables sont quant à eux passés de 503 447 à 513 357 cette année, soit une hausse de 2 %. Le MSSS tient toutefois à mettre en perspective ce grand nombre d’événements: «Au Québec, en 2017-2018, on compte notamment 512 000 chirurgies, 3,8 millions de visites à l’urgence, 6 millions de consultations médicales en établissement et 13,5 millions de journées d’hébergement en CHSLD chez les aînés.» Par ailleurs, «parmi les événements déclarés, 85,1 % n’ont eu aucune conséquence et 14,5 % sont à l’origine de conséquences temporaires». Seuls 0,06 % sont à l’origine de conséquences graves et permanentes, et 0,08 %, à l’origine de conséquences ayant contribué au décès de la personne.La majorité des événements déclarés proviennent des centres hospitaliers et des centres d’hébergement de soins de longue durée ainsi que des régions de Montréal, de la Montérégie et de la Capitale-Nationale. Ces régions regroupent 64 % des établissements.Chutes et erreurs de médicationTout comme l’an dernier, les types d’événements les plus fréquents sont les chutes (184 473, soit 36 %) et les erreurs de médication (136 441, soit 27 %).Pour 81 % des événements en lien avec la médication, c’est la gestion de la médication à l’unité de soins qui est en cause. Dans 35 % des cas, il est question d'une omission d’administrer un médicament à l’usager, et dans 18 % des cas, d’une erreur dans la dose administrée.Autre donnée similaire à l'an passé: un peu plus de la moitié des événements déclarés concernent les personnes âgées de 75 ans et plus. Cette situation préoccupe beaucoup les autorités: «Selon les projections démographiques de référence de l’Institut de la statistique du Québec, la population des personnes âgées de 75 ans et plus devrait doubler entre 2011 et 2032, dépasser en nombre 1,1 million et représenter 13 % de la population. Il est donc possible d’estimer une augmentation considérable de la consommation des services de santé et des services sociaux par cette population», mentionne le MSSS.Le Québec se distingueLe Québec est la seule province à avoir rendu obligatoire la déclaration des incidents et des accidents survenus lors de la prestation de soins et des services.«Cette mesure vise le développement d'une culture de déclaration, et non de blâme, permettant d’identifier rapidement les situations à risque, d’en faire la divulgation aux usagers lorsque requis et, ultimement, de rendre accessibles à la population ces informations annuellement sous forme de rapport par souci de transparence», explique le ministère.

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