Hôpital des Anciens combattants: le transfert de juridiction soulève des inquiétudes

Les syndiqués de l'Hôpital des Anciens Combattants de Sainte-Anne-de-Bellevue, dans l'ouest de l'île de Montréal, s'inquiètent du transfert de juridiction de leur établissement. Actuellement sous responsabilité fédérale, l'hôpital doit en effet passer à une administration provinciale.L'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) et le Syndicat des employés des Anciens Combattants (SEAC), qui représentent les quelque 650 employés de l'hôpital, ont fait savoir leurs inquiétudes lors d'une manifestation qui s'est tenue jeudi midi.Benoît Frigon, président local de l'AFPC, craint que le changement des conditions de travail n'engendre des départs massifs. D'autres transferts de responsabilités similaires ont eu lieu ces dernières années, et des mécanismes de protection salariale avaient été mis en place.Les salariés du fédéral sont payés plus chers que les employés du gouvernement du Québec. Selon les postes occupés et en fonction du syndicat, la différence salariale peut atteindre 30 voire 40 %.«Près de la moitié des employés n'ont pas l'intention de continuer à travailler ici dans les conditions provinciales actuelles», a expliqué M. Frigon, soulignant que la forte rétention du personnel s'explique entre autres par les conditions qui prévalent au sein de l'établissement.Les protestataires signalent que des représentants des gouvernements du Canada et du Québec discutent du transfert de l'hôpital. La teneur des discussions leur échappe toutefois, de sorte que les douze revendications soumises par le syndicat n'ont fait l'objet d'aucun écho jusqu'ici.Les syndiqués souhaiteraient obtenir une place à la table des négociations afin de faire valoir les conditions d'emploi de leurs membres avant le transfert. Ils dénoncent que les discussions les concernant se déroulent à huis clos entre les deux gouvernements. «Nous n'avons aucune information, nous ne savons même pas si nos postes sont garantis», a critiqué M. Frigon.Le porte-parole du ministre des Anciens Combattants Steven Blaney a fait valoir par courriel que le gouvernement tient au transfert de responsabilité. «Notre gouvernement est déterminé à transférer l'hôpital à la province du Québec dès que possible afin de préserver la qualité des soins offerts aux vétérans, de maintenir les emplois et de mettre plus de 100 lits libres à la disposition des Montréalais», a soutenu Jean-Christophe de le Rue, attaché de presse du ministre.L’Hôpital des Anciens Combattants comprend environs 460 lits réservés exclusivement aux anciens combattants. Avec le transfert, les syndicats croient que bon nombre de ces lits ne soient désormais mis à la disposition du Québec afin de désengorger son réseau de la santé.Le syndicat n'est pas contre, mais fait toutefois observer que les employés ont aussi des compétences particulièrement développées, vu la clientèle des anciens combattants, en gériatrie, psycho-gériatrie et en réadaptation, entre autres.

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