Hépatite B: L’entécavir administré au début de la chimiothérapie prévient la réactivation du virus

À la Digestive Disease Week de 2011, à Chicago, des chercheurs ont suggéré que les patients infectés de façon chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) et qui doivent recevoir une chimiothérapie anticancéreuse pourraient éviter la réactivation du VHB en recevant un traitement prophylactique par l’entécavir (Baraclude). Si l’immunosuppression due à la chimiothérapie provoque une réactivation du VHB, les lésions hépatiques qui s’ensuivraient pourraient compliquer le traitement des patients, d’où la nécessité de maîtriser le virus.Lors de leur étude à laquelle ont participé 22 patients traités par l’entécavir, aucune réactivation du VHB n’a eu lieu dans le cadre de leur chimiothérapie, ont rapporté les chercheurs du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York.« En plus de n’avoir observé aucune réactivation, a dit le Dr Robin Mendelsohn, associé de recherche en gastroentérologie et auteur principal à la présentation de l’affiche, le traitement anticancéreux n’a pas dû être retardé, car l’entécavir n’a été associé à aucun effet secondaire et à aucune interaction médicamenteuse indésirable. »Même si la lamivudine (3TC, Épivir) constitue une prophylaxie efficace contre la réactivation du VHB, son utilisation est limitée en raison de l’apparition fréquente de souches de VHB résistantes à cette molécule. Ainsi, l’équipe de recherche dirigée par la Dre Emmy Ludwig, médecin traitant au Memorial Sloan-Kettering, a mené cette étude afin de savoir si l’entécavir pouvait prévenir la réactivation.Les chercheurs ont inscrit de façon prospective 22 patients porteurs de l’antigène de surface du VHB mais dont les valeurs des transaminases étaient normales avant de commencer leur chimiothérapie anticancéreuse entre janvier 2009 et avril 2010.Ils ont exclu les patients co-infectés par le virus de l’hépatite C ou par le VIH, ceux qui avaient déjà reçu un traitement anti-VHB par d’autres agents antiviraux et ceux qui avaient reçu un diagnostic de carcinome hépatocellulaire.« L’étude ne comportait pas de groupe témoin, a dit la Dre Ludwig, car il est impossible de ne pas traiter les patients infectés par le virus de l’hépatite B qui subissent une chimiothérapie. Ce ne serait pas éthique de leur donner un placebo. »Les patients ont reçu, à partir de la première chimiothérapie, un traitement par l’entécavir à raison de 0,5 mg par jour, qu’ils ont continué à prendre pendant les six mois qui ont suivi la fin de la chimiothérapie. Les chercheurs ont signalé trois cas de résultats élevés aux tests de la fonction hépatique, mais aucun n’a été attribué à l’entécavir.« Il s’agit de la première étude à avoir rapporté l’efficacité de l’entécavir employé en tant que médicament prophylactique de première ligne contre la réactivation du VHB dans une population hétérogène subissant des chimiothérapies, a indiqué le Dr Mendelsohn. Des études à long terme sont nécessaires afin de déterminer le moment et la durée optimaux de la prophylaxie antivirale. »

Hépatite B: L’entécavir administré au début de la chimiothérapie prévient la réactivation du virus

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