Georges-Étienne Gagnon: En quête d’une plus grande liberté

Désillusionné par le milieu de la pharmacie communautaire, Georges-Étienne Gagnon a décidé de vendre sa pharmacie à Saint-Jérôme en 2018 pour se lancer dans le domaine de la restauration et de l’immobilier. «Les pharmaciens ne sont pas vraiment propriétaires de leur pharmacie. Dans les faits, ce sont des corporations qui gèrent les pharmacies», déplore-t-il. Pharmacien propriétaire durant plusieurs années, Georges-Étienne Gagnon se sentait coincé entre ses fournisseurs, dont le but premier était, selon lui, financier, et les exigences élevées de son ordre professionnel. «L’ordre professionnel veut que tu laves plus blanc que blanc. Mais, dans les faits, nous sommes dirigés par des corporations qui se foutent bien de ce que l’on fait professionnellement. Elles veulent plutôt que l’on achète le plus de stock possible pour faire le plus d’argent possible», affirme-t-il. La signature de contrats avec un fournisseur lui a d’ailleurs occasionné des problèmes avec son ordre professionnel. Pour cet homme d’affaires qui n’a pas la langue dans sa poche et qui n’aime pas être dirigé, il n’en fallait pas plus pour qu’il accroche son sarrau de pharmacien. Une plus grande liberté Depuis qu’il a quitté le domaine de la pharmacie, Georges-Étienne Gagnon se sent beaucoup plus libre. Même si cette liberté a un prix. «Je voulais être mon propre boss et devenir maître de ma destinée. En pharmacie, c’est confortable. On gagne ses 150 000$ par année dans un milieu protégé, puisque ce sont seulement les pharmaciens qui peuvent être propriétaires. J’ai plutôt fait le choix de gagner un moins bon salaire, mais d’avoir des idées innovatrices et de nouveaux projets», assure-t-il. Actuellement, l’ex-pharmacien vit son «trip de jeunesse» à la tête du resto-pub Le Cerbère, un pub irlandais dans le centre-ville de Saint-Jérôme qui présente des spectacles de musique des années 1990. Il possède également des immeubles à revenus en plus de travailler à un projet de serre verticale avec un ami. Comme la majorité des restaurateurs, Georges-Étienne Gagnon n’a pas été épargné par la pandémie. «J’ai toujours aimé les défis et l’un de mes plus gros défis est de trouver de la main-d’œuvre. La plupart des employés se sont trouvé un autre emploi. De plus, la pandémie a eu un impact financier sur mon entreprise qui évolue dans un milieu compétitif.» Il s'estime néanmoins chanceux d'avoir financièrement les reins solides grâce à ses années en pharmacie. Un rôle de consultant? Bien qu’il ne regrette pas sa décision d’avoir changé de carrière, l’homme d’affaires ne fait pas une croix définitive sur la pharmacie. Il ne faut toutefois pas s’attendre à le revoir dans une officine. «J’aimerais bien qu’une entreprise ou le gouvernement vienne me chercher pour mon expertise en pharmacie, notamment sur la réorganisation de la pharmacie et l’opérationnalisation des flux. Je voudrais participer à la reconstruction du système de santé.» Après s’être investi dans sa profession pendant de nombreuses années, notamment en donnant des conférences et en écrivant un guide sur les ordonnances collectives, il estime qu’il a encore beaucoup à offrir à la pharmacie.

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