Fini les demi-journées de formation payées pour les spécialistes

En janvier dernier, l’IPAM avait déjà fait passer le nombre de demi-journées de formation rémunérées de 14 à 8. Finalement, l’organisme a tout simplement décidé de les abolir. «La rémunération de la formation continue n’existe pas dans tous les ordres professionnels. Les médecins vont donc faire comme plusieurs autres professionnels et vont payer pour leur formation. Il y a une équité sociale dans cette mesure qui est bien correcte», mentionne le directeur général de l’IPAM, Jean-François Foisy. Jusqu’ici, les spécialistes recevaient un montant de 422 $ par demi-journée d’une durée de trois heures. Un médecin pouvait donc se voir rembourser 3376 $ par année. Depuis 2019, le Collège des médecins du Québec exige que chaque médecin participe à un minimum de 250 heures d’activités de formation continue en cinq ans. À lire aussi: La formation continue devient obligatoire Des codes abolis pour les réunions Par ailleurs, l’IPAM a décidé de mettre la hache dans la rémunération médico-administrative. En effet, les codes sur les Réunions de service et les Activités autres du manuel des médecins spécialistes (Accord cadre) seront abrogés. De son côté, le code pour les Réunions de département sera modifié. Il sera réservé à l’usage des chefs de département cliniques reconnus et désignés par le directeur des services professionnels de leur établissement. «Normalement, un chef de département qui est rémunéré par son établissement ne pourra pas demander une rémunération (pour les réunions). Est-ce qu’il y en a qui le faisaient avant? Peut-être. Des chefs de département de petits établissements ne sont pas du tout rémunérés, alors ils peuvent toucher cette rémunération», explique Jean-François Foisy. Les chefs de département pourront facturer deux heures par réunion pour un maximum de dix réunions ou 20 heures par année, selon le code modifié. Le tarif horaire demeure de 211 $. Grâce à cette décision, des économies d’environ 14 M$ seront réalisées. Des changements en endocrinologie Les endocrinologues sont aussi touchés par les récentes décisions de l’IPAM. En effet, ils seront limités annuellement à quatre initiations ou vérifications de l’insulinothérapie du patient avec un diabète insulino-traité de type 1 ou autre, un LADA ou un diabète pancréatoprive (code 20534 et code 00343). De plus, seul le médecin spécialiste en endocrinologie pourra facturer ces codes à l’urgence ou en hospitalisation pour les patients âgés de 18 ans et plus. Cette mesure entraînera des économies récurrentes de près d’un million de dollars. Plus besoin du certificat de l’ORL D’autre part, les patients n’ont plus besoin d’obtenir un certificat médical signé par un oto-rhino-laryngologiste (ORL) pour avoir accès au programme d’aides auditives depuis le 1er novembre dernier. Le patient devra toutefois avoir vu un audiologiste ayant attesté de sa déficience auditive. «Cet allégement administratif va permettre de simplifier le parcours du patient», note le directeur général de l’IPAM. Son organisation estime que ce changement administratif permettra de réduire les consultations avec les ORL pour déficience auditive et de libérer des plages horaires pour d’autres types de consultation. Les économies récurrentes découlant de cette décision sont toujours à l’étude par le comité d’analyse d’expertise économique de l’IPAM. Limitation des visites médicales Par ailleurs, l’IPAM a identifié que les visites quotidiennes ou fréquentes des patients au niveau des soins alternatifs (NSA) demeurant hospitalisés dans des lits de soins aigus représentaient une faible valeur ajoutée. «Ces patients devraient normalement être admis dans un milieu de vie au sein duquel ils seraient pris en charge par un médecin de famille, lequel les verrait habituellement tout au plus une fois semaine», indique l’IPAM dans sa dernière infolettre. Ce changement s’opérera en deux phases, dont la première débutera dès janvier prochain. Près de 100 M$ d’économies estimées L’an dernier, l’IPAM avait raté sa cible alors qu’il avait réalisé environ 43,6 M d’économies estimées sur un objectif de 70 M$. À lire aussi: L'Institut de la pertinence atteindre-t-il sa cible de 70M$ d'économies? L’objectif est le même cette année, mais le résultat sera différent, assure Jean-François Foisy. Selon les données de l’organisation, des économies de 53,6 M$ ont été réalisés jusqu’à présent et il reste encore trois mois avant la fin de l’année fiscale. «Nous sommes rendus à des économies 97 M$ sur deux ans et nous avions un objectif de 140 M$. Nous avons environ 40 millions en analyse de mesure actuellement, donc on espère être proche de notre objectif au 31 mars 2022», termine monsieur Foisy.

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