Évaluer les patients pour détecter les lésions hépatiques d'origine médicamenteuse

Les lésions hépatiques d'origine médicamenteuse peuvent aller de l'élévation asymptomatique des enzymes hépatiques, la présentation la plus courante, à l'insuffisance hépatique aiguë. Les lésions hépatiques induites par les médicaments (ou hépatite médicamenteuse, HM) peuvent survenir dans des situations de surdosage ou lors d'une utilisation thérapeutique, en raison d'une hépatotoxicité directe ou idiosyncrasique. Les médicaments les plus fréquemment associés à l'HM sont les antibiotiques (amoxicilline-clavulanate, macrolides, fluoroquinolones, nitrofurantoïne), les statines, les antiépileptiques (phénytoïne, carbamazépine) et l'acétaminophène. Bien que des cas d'HM soient rarement signalés avec les antipsychotiques, une étude récente a montré que plusieurs antipsychotiques sont associés à une hépatotoxicité, y compris les antipsychotiques de première génération (par exemple: perphénazine, fluphénazine, thioridazine) et de deuxième génération (comme: olanzapine, clozapine). L'HM survient généralement de un à cinq jours après l'exposition en cas d'hépatotoxicité directe (par exemple, l’acétaminophène), et de cinq à 90 jours après l'exposition en cas d'hépatotoxicité idiosyncrasique (par exemple, la phénytoïne, l’amoxicilline-clavulanate). Cependant, chez les patients ayant déjà été exposés, l'hépatotoxicité idiosyncrasique peut survenir plus tôt. Après l'arrêt du médicament, les taux d'enzymes hépatiques diminuent en quelques jours ou semaines, bien que 10% des patients puissent continuer à présenter une maladie chronique un an plus tard. À lire aussi: États-Unis: La plupart des décès par surdose causés par des drogues fabriquées en laboratoire L'HM est souvent classée comme hépatocellulaire, cholestatique ou mixte, sur la base des profils d'élévation des enzymes. En cas de lésion hépatocellulaire (souvent appelée hépatite), on observe une élévation disproportionnée des aminotransférases sériques par rapport à la phosphatase alcaline. Inversement, chez les patients présentant une atteinte cholestatique (cholestase), on observe une élévation disproportionnée de la phosphatase alcaline par rapport aux aminotransférases sériques. Implications pour les pharmaciens Pour les patients présentant des symptômes non spécifiques (par exemple, nausées, anorexie, fatigue, douleur dans le quadrant supérieur droit) dans les trois mois suivant le début de la prise d'un médicament, il convient d'effectuer une évaluation de l’HM. Cette évaluation comprend un historique complet des médicaments, le moment de l'apparition des symptômes et la prise en compte d'autres diagnostics, tels que l'hépatite auto-immune. LiverTox est une excellente ressource à consulter. Ce site web propose une base de données consultable de plus de 1000 agents qui ont été associés à l’HM. Sandra Knowles, BScPhm, est pharmacienne chargée de l'information sur les médicaments au Sunnybrook Health Sciences Centre de Toronto.

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