Étude: les dépenses en médicaments auraient plus que doublé en 20 ans au pays

L’étude avait pour but de décrire les les plus importantes dépenses par classe de médicaments au fil du temps, dans les milieux hospitaliers et ambulatoires. Les chercheurs ont utilisé une banque de données de tous les médicaments d’ordonnance utilisés en milieu hospitalier ou vendus en pharmacie communautaire du 1er janvier 2001 au 31 décembre 2020. Puis, les trajectoires de dépenses des deux milieux ont été comparées aux dépenses totales au fil du temps. Les dépenses totales des 25 médicaments les plus coûteux ont été ensuite comparées dans le temps, stratifiées par contexte. Les coûts nominaux ont été utilisés pour toutes les analyses, précise l’étude. Ainsi, de 2001 à 2020, les dépenses totales en médicaments au Canada ont passé de 11,9 milliards de dollars à 32,7 milliards de dollars. En pharmacie communautaire, la croissance des dépenses en médicaments a eu une augmentation annuelle moyenne de 5,3%, passant de 10,5 milliards de dollars en 2001 à 27,8 milliards de dollars en 2020. Au cours de la même période, l’augmentation annuelle moyenne des dépenses en médicaments des patients hospitalisés a été de 7%, passant de 1,3 milliard de dollars en 2001 à 4,9 milliards de dollars en 2020. L’un des chercheurs de l’étude, Jason Robert Guertin, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, a soutenu en entrevue que ce «rythme n'est pas soutenable» et qu'il ne pourra pas continuer sans affecter négativement le système de santé du pays. Les médicaments biologiques visés L’étude, publiée dans le Journal of Pharmaceutical Policy and Practice, a rapporté que les dépenses en médicaments se sont de plus en plus concentrées sur les agents biologiques avec une réduction de la diversité des classes thérapeutiques d’agents au fil du temps, tant en milieu ambulatoire qu’hospitalier. À titre d’exemple, en 2001, les dépenses étaient les plus élevées pour l’atorvastatine (467 millions de dollars) en ambulatoire et l’érythropoïétine alpha (91,2 millions de dollars) en milieu hospitalier. Toutefois en 2020, les dépenses étaient les plus élevées pour l’infliximab à 1,2 milliard de dollars en ambulatoire et le pembrolizumab à 361,6 millions de dollars en milieu hospitalier. «Compte tenu de l’augmentation des dépenses consacrées aux agents biologiques au cours des 20 dernières années, les mécanismes actuels de contrôle des coûts pourraient être insuffisants», écrivent les chercheurs. Ils ajoutent que des efforts de recherche devraient se concentrer à l’avenir sur l’examen de l’efficacité des mécanismes actuels de contrôle des coûts et sur l’identification de nouvelles approches de contrôle des coûts pour les agents biologiques au Canada.

Étude: les dépenses en médicaments auraient plus que doublé en 20 ans au pays

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