Erreurs de diagnostic: les tests et l’évaluation clinique à améliorer d’urgence, selon une étude

Une étude américaine, menée par des médecins de l'Université de Californie à San Francisco et publiée dans la revue JAMA Network, a compilé les dossiers de 2428 patients reçus dans 29 centres médicaux universitaires aux États-Unis. Les cliniciens cherchaient à déterminer si une erreur de diagnostic a pu avoir lieu dans le parcours de soins de ces adultes, hospitalisés pour des problèmes de santé généraux et transférés dans une unité de soins intensifs (USI), ou décédés, ou les deux, entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019.Un diagnostic manqué ou retardé dans 23% des casDans chaque dossier, les cliniciens ont cherché de potentielles erreurs dans le processus de diagnostic et classé les préjudices. Ainsi, ils ont relevé un diagnostic manqué ou retardé dans 23% des cas; des erreurs qui ont engendré un préjudice temporaire ou permanent pour les patients dans 17% des cas. «Dans cette cohorte, les erreurs de diagnostic chez les adultes hospitalisés décédés ou transférés à l'USI étaient courantes et associées à un préjudice pour le patient», confirme le rapport. À lire aussi: Chronique médico-légale: nul n’est parfaitParmi tous les dossiers étudiés, 23% (550) ont fait l’objet d’erreurs de diagnostic. En détail, ces erreurs ont contribué à un préjudice temporaire, à un préjudice permanent ou au décès chez 436 patients (18% du total des dossiers); ces erreurs ont par ailleurs contribué à 121 décès sur les 1863 répertoriés au total, soit 6,6% des cas. À l’origine de ces erreurs de diagnostic: des manquements dans les tests et l’évaluation clinique, sous-jacents au processus de diagnostic lui-même. L’étude nous apprend ainsi que «résoudre les problèmes d'évaluation des patients, de demandes d'analyses et d'interprétation des tests pourrait permettre de réduire considérablement les erreurs de diagnostic». Selon les auteurs, ces «problèmes liés au choix et à l'interprétation des tests ainsi que les processus impliqués dans l'évaluation du clinicien sont des domaines d'amélioration hautement prioritaires.» Une baisse de 10% des erreurs médicales au QuébecSelon le Rapport 2021-2022 sur les incidents et accidents survenus lors de la prestation de soins de santé et de services sociaux au Québec, publié en juin 2023 par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), le nombre d’erreurs médicales dans le réseau de la santé au Québec a baissé de 10% en 2021-2022 par rapport à l’année précédente. Les erreurs de tests diagnostiques en laboratoire ont même connu une baisse de 42%. À lire aussi : Une proposition controversée vise à recentrer la formation médicale sur les valeurs plutôt que sur l'expertise«Au cours de la dernière année, 32,92% des incidents étaient en lien avec des problèmes liés à la médication, alors que 6,05% étaient associés à des erreurs de tests diagnostiques des laboratoires et 9,34% à des erreurs de traitements évitées» précise le rapport du MSSS. Le nombre de déclarations d’incidents est en augmentation par rapport à l’année précédente, «augmentation [qui] prend toute son importance, puisqu’elle identifie des processus défaillants avant même que ceux-ci n’atteignent l’usager», poursuit le rapport. Ainsi, seulement 0,09% des événements déclarés sont à l’origine de conséquences graves et permanentes, et 0,12% sont reliés à un décès, précise le MSSS.

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