Épidémie de mpox: les professionnels de santé appelés à la vigilance

Alors que l’Organisation mondiale de la santé a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale et appelé à une «action coordonnée» face à la recrudescence de l’épidémie de mpox (anciennement variole simienne) le 14 août dernier, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, vient d'annoncer un financement supplémentaire d’un million de dollars pour aider à combattre le virus qui se diffuse rapidement en République démocratique du Congo et dans plusieurs autres pays d’Afrique. Au pays, l’Agence pour la santé publique du Canada (ASPC) a évalué le risque de mpox au niveau 2, induisant des précautions sanitaires spéciales et des conseils aux voyageurs. De son côté, la Direction régionale de la santé publique de Montréal (DRSPM) vient de diffuser, lundi 19 août, un appel à la vigilance à destination des professionnels de la santé de la province. À lire aussi: Des experts exhortent le Canada à réagir à la crise de la variole simienne en AfriqueLa majorité des infections détectées sur le sol africain concernent la mpox de clade 1b, un clade qui n’a pour l’instant jamais été rapporté au Canada. À Montréal, cinq cas de mpox ont été signalés depuis le début de l’année 2024, contre 11 en 2023, et à chaque fois chez des hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes. Même si la vigie des eaux usées à Montréal n’indique pas une transmission soutenue depuis 2022, le risque d’importation est tout de même présent puisque Toronto connaît une recrudescence de la transmission, prévient la DRSPM. Les professionnels de la santé doivent donc être en mesure de détecter et de prendre en charge les voyageurs symptomatiques en provenance de régions affectées.Comment dépister les cas suspects?Parmi les recommandations formulées par l’organisme, le premier est de procéder à un triage et à l’isolement rapide, dans un espace fermé, de toute personne mentionnant un retour d’une zone à risque dans les 21 derniers jours ET qui présente des symptômes compatibles avec la mpox. La DRSPM recommande d’utiliser l’Outil d'aide à la décision pour les maladies infectieuses lors de l’arrivée des usagers aux services d’urgence. À lire aussi: Mpox: la vaccination devrait être recommandée aux hommes à risque, même après la fin de l'épidémiePour savoir si la personne est un cas suspect de mpox de clade 1b, cette dernière doit en présenter les critères cliniques et au moins un des critères épidémiologiques. Les critères cliniques sont des lésions cutanées (macules, papules, vésicules, pustules, ulcères ou lésions croûtées) avec au moins un symptôme systémique (fièvre, céphalée, myalgie, arthralgie, dorsalgie ou lymphadénopathies) sans autre cause évidente. Concernant les critères épidémiologiques (dans les 21 jours précédant le début de la maladie), surveiller: une histoire de séjour dans une zone à risque ET impossible d’exclure une exposition.un contact étroit ou intime avec un cas confirmé, probable ou suspect de mpox de clade 1b;un contact étroit ou intime avec des individus dans un réseau social où la mpox de clade 1b circule;un contact avec un animal sauvage mort ou vivant ou un animal de compagnie exotique qui est une espèce endémique d'Afrique centrale ou avoir utilisé un produit dérivé de ces animaux (ex., viande de gibier, crèmes, lotions, poudres, etc.);un contact significatif avec un spécimen clinique d’un cas confirmé de mpox de clade 1b.La DRSPM conseille de consulter un microbiologiste-infectiologue pour compléter l’évaluation, et d’aviser au choix le médecin microbiologiste-infectiologue de garde de l’établissement ou l’équipe locale de prévention et contrôle des infections si la personne répond à la définition du cas suspect. Prise en charge des cas suspectsSi la personne présente des lésions cutanées ou muqueuses inhabituelles, la DRSPM recommande: D'envisager d’autres étiologies communes d’éruptions vésiculeuses ou ulcéreuses. Pour connaître les tests diagnostiques et les recommandations de prise en charge, voir les Lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement et les Guides d’usage optimal de l’INESSS. D'envisager le diagnostic de mpox chez les personnes avec des symptômes compatibles, même si elles ont une histoire antérieure de mpox ou reçu le vaccin contre la mpox récemment; aucun vaccin est efficace à 100%. D'investiguer les cas suspects de mpox en obtenant des prélèvements appropriés pour confirmer le diagnostic. Pour connaître les particularités liées aux prélèvements, spécimens et analyses requis pour la recherche de cet agent pathogène, se référer au Guide des services du Laboratoire de santé publique du Québec. De préciser sur la requête que le clade 1b est suspecté ainsi que le pays d’acquisition probable, si des prélèvements sont réalisés, et d'aviser le ou la microbiologiste-infectiologue de garde de l’établissement. D'identifier et de prendre en charge les personnes symptomatiques et les cas suspects selon le jugement clinique et en se référant aux consignes du MSSS. Enfin, les professionnels de la santé peuvent déclarer toute infection répondant à la définition de cas suspect de mpox de clade 1b à la Direction de santé publique du lieu de résidence.

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