Endométriose: un nouveau traitement prometteur à venir

Cette association médicamenteuse est composé de rélugolix à 40 mg, d'estradiol à 1 mg et d'acétate de noréthindrone à 0,5 mg. Elle se présente sous forme de comprimé à prendre une fois par jour, par voie orale. Selon la Dre Madeleine Lemyre, gynécologue et chercheuse au Centre hospitalier universitaire de Québec-Université Laval, cette nouvelle homologation est une bonne nouvelle pour la prise en charge de l’endométriose. Bien que les contraceptifs hormonaux à base de progestatifs sont des traitements pour l’endométriose - et sont d'ailleurs souvent utilisés en première intention -, ils ne conviennent pas à toutes les femmes. «Certaines patientes résistent ou ne tolèrent carrément pas les progestatifs, notamment en raison des effets sur l’humeur», reconnaît la médecin. Dans ce contexte, les traitements de types modulateurs de la GnRH (agonistes ou antagonistes de la GnRH) peuvent alors s'avérer une option intéressante. «Ces traitements, qui mimiquent un environnement ménopausique en réduisant la production naturelle d’oestrogènes du corps, se présentent sous forme d’injections (comme le leuprolide) ou de comprimés (comme l’elagolix)», explique la gynécologue. Elle ajoute toutefois que, pour l’instant, les modulateurs de la GnRH à prise orale ne sont pas couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), contrairement aux injections. «Comme ces médicaments causent une sorte de "ménopause temporaire" - qui est réversible à la suite de l'arrêt du traitement -, ils peuvent entraîner des effets indésirables tels que des bouffées de chaleur, de la sécheresse vaginale et même une ostéoporose à long terme», vulgarise la médecin. Pour contrebalancer les effets indésirables des traitements modulateurs, d’autres médicaments sont souvent ajoutés, comme des hormones de remplacement. «Dans certains cas, les patientes doivent prendre plusieurs comprimés par jour», indique la Dre Lemyre. L’homologation de MyfembreeMD change la donne pour ces patientes, puisque le comprimé regroupe les hormones de remplacement et le rélugolix (l’antagoniste de la GnRH) en un seul comprimé à prendre une fois par jour. «Ces hormones permettent entre autres de réduire les symptômes vasomoteurs et prévenir l’apparition de l’ostéoporose associée à l’arrêt de la production naturelle d’œstrogène», ajoute la médecin. La Dre Lemyre réitère l’importance des traitements médicamenteux de l’endométriose, car la maladie peut être difficile à vivre pour les patientes. «Il n’y pas de corrélation entre le stade de la maladie et l’intensité de la douleur ou l’impact sur la qualité de vie. Même un stade léger de la maladie peut être extrêmement invalidant et avoir un impact social important pour les patientes», rappelle la médecin, qui ajoute qu’environ 10% de la population canadienne est atteinte d’endométriose. Sumitomo Pharma a indiqué par voie de communiqué que Pfizer Canada évaluait actuellement la date à laquelle MyfembreeMD deviendra disponible au pays. Le mois dernier, l’organisme fédéral avait aussi approuvé l’emploi de MyfembreeMD pour la prise en charge de la ménorragie associée aux fibromes utérins chez les femmes non ménopausées.

Endométriose: un nouveau traitement prometteur à venir

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes