Éliminer le biais de poids en pharmacie

Les professionnels de la pharmacie doivent se prémunir contre les préjugés liés au poids s’ils veulent fournir des soins optimaux aux patients qui vivent dans des corps plus grands. C’est le message que Sandra Thies a délivré lors d’un webinaire organisé par l’Association des techniciens en pharmacie de la Colombie-Britannique (PTSBC) sur le thème «Intuitive Eating, Weight Stigma, and Developing Inclusive Care» (Alimentation intuitive, stigmatisation liée au poids et développement d’une prestation de soins inclusive). Les préjugés liés au poids ou le «biais de poids» se définissent comme «des attitudes et des opinions négatives à l’égard de l’obésité et des personnes vivant avec l’obésité» et constituent une cause fondamentale d’inégalités en matière de soins de santé. Selon Sandra Thies, diététicienne agréée, conseillère certifiée en alimentation intuitive et enseignante clinique à l’Université de la Colombie-Britannique, 69% des adultes en situation d’obésité font état d’une stigmatisation de la part des professionnels de la santé. Cette stigmatisation augmente le risque de troubles de l’alimentation et conduit à éviter les soins de santé. Sandra Thies suggère plusieurs mesures que les professionnels de la pharmacie peuvent prendre pour fournir des soins impartiaux aux patients vivant avec l’obésité: • Écouter sans faire de suppositions. • Ne pas diagnostiquer les patients en fonction de leur volume corporel; traiter la maladie plutôt que le poids. • Interroger tous les patients sur leur mode de vie, leurs habitudes d’exercice physique et leurs habitudes alimentaires afin de déterminer d’éventuels facteurs d’influence. • Créer un environnement inclusif et accueillant. Sensibiliser le personnel à ne pas faire de commentaires sur le poids. Prévoir des chaises adaptées à différentes tailles. Veiller à ce que les équipements (tels que les brassards de tensiomètre) soient adaptés. Éliminer les magazines véhiculant des messages sur la perte de poids qui alimentent la honte liée à l’image corporelle. • Encourager les petits changements et présenter certains principes de l’alimentation intuitive (voir encadré) au lieu de prescrire un régime. • Éviter le langage stigmatisant. Au lieu de dire «un patient obèse», dire «un patient à forte corpulence» ou «un patient vivant avec l’obésité». De même, au lieu de dire «un diabétique», dire «un patient vivant avec le diabète». «En tant que fournisseur de soins de santé, il est important d’examiner ses propres croyances et préjugés et d’être conscient de la façon dont ils se traduisent dans les échanges avec les patients», souligne Sandra Thies. Dans son travail auprès de clients qui vivent avec le diabète, Sandra Thies s’assure qu’ils bougent régulièrement et qu’ils consomment suffisamment de protéines, de fibres et de graisses saines, «car nous savons que le poids n’est pas le seul facteur d’aggravation du diabète, précise-t-elle. Je ne dis pas au patient qu’il ne doit plus manger de sucreries ou de sucre». Au lieu de cela, elle explique au patient ce qu’il peut ajouter à ses repas ou à ses collations pour les rendre plus compatibles avec sa glycémie. «J’appelle cette approche la “nutrition par addition”. Au lieu de regarder ce qu’on peut enlever, voyons ce qu’on peut ajouter à cette assiette.»

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