Élections: le Collège des médecins présente ses attentes

L’ordre professionnel des médecins divise ses attentes en sept enjeux: l’environnement, l’accès aux soins, l’aide médicale à mourir, la santé mentale, le rehaussement du réseau numérique, la place du privé en santé ainsi que l’assouplissement des obligations cliniques des médecins en fin de carrière. Peu abordé par le CMQ avant sa consultation publique menée en 2019, l’environnement est devenu une priorité pour l’Ordre, qui s’est d’ailleurs positionné dans le dossier de l’arsenic dans l’air à Rouyn-Noranda. «C’est n’est pas nécessairement à cause de ce qui se passe à Rouyn-Noranda que l’on en fait une priorité. Nous en parlons puisque l’environnement est un déterminant de la santé», explique le président de CMQ, le Dr Mauril Gaudreault. Son organisation observe que les conditions environnementales, tels les rejets industriels de contaminants, ont des impacts directs sur la santé des citoyens. «Nous demandons donc au prochain gouvernement de faire preuve d’une plus grande transparence et de proactivité pour les enjeux environnementaux ayant des impacts directs sur la santé de la population», indique le CMQ dans son infolettre qui sera envoyée vendredi à ses quelque 25 000 membres. Permettre le travail à temps partiel D’autre part, le Collège demande au prochain gouvernement de favoriser la poursuite des activités des médecins qui souhaitent prendre une retraite progressive. «Avec la pénurie de main-d’œuvre, il faut faire en sorte que les médecins puissent travailler à temps partiel pour deux, trois ou quatre ans. Actuellement, ils ne peuvent pas le faire», déplore le Dr Gaudreault. Son organisation suggère de moduler certaines obligations en milieu hospitalier, notamment en introduisant des demi-Plans d’effectifs médicaux (PEM). «Le Plan d’effectifs médicaux est assez âgé, c’est le temps de le revoir et de permettre de bonnes conditions pour les médecins en fin de carrière.» Par ailleurs, le président du Collège demande au gouvernement élu en octobre prochain de clarifier tout projet prévoyant l’introduction de plus de privé en santé. «Il faut éviter les effets pervers qui peuvent conduire à une fuite du personnel soignant des hôpitaux vers des cliniques», indique-t-il. Selon lui, cela laisserait les cas plus lourds à des équipes hospitalières dégarnies et les cas plus légers à des cliniques privées. Plus de ressources en santé mentale Sans surprise, la santé mentale est l'un des enjeux prioritaires du CMQ, qui en a beaucoup parlé ces derniers mois. «Le nouveau gouvernement doit bonifier l’offre de services en établissement et déployer plus de ressources sur le terrain», indique l’infolettre du Collège. Ce dernier ne cible toutefois pas le nombre de ressources à déployer. «Je n’aime pas dire que la santé mentale est le parent pauvre, mais il y a véritablement un manque de ressources pour traiter ce problème partout au Québec», note Mauril Gaudreault, qui a pu constater l’importance de cet enjeu lors de sa tournée du président dans les régions du Québec. L’accès rapide à la première ligne et les soins à domicile constituent un autre enjeu. Selon l’ordre professionnel, le nouveau gouvernement doit favoriser le financement accru des soins à domicile pour offrir une alternative à l’hospitalisation professionnelle. Pour ce faire, il faut favoriser davantage l’interdisciplinarité. Parlant d’interdisciplinarité, le Dr Gaudreault n’est pas en désaccord avec la récente proposition du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ), qui propose que le diagnostic ne soit plus réservé aux seuls médecins. «Nous sommes ouverts à la discussion pour améliorer nos façons de faire. Mais on ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe comment. Il faut le faire au bénéfice des patients et non au bénéfice des professionnels. L’important, c’est l’interprofessionnalisme et non pas d’augmenter l’autonomie de chaque profession.» Élargissement de l'AMM, les fax doivent «entrer au musée» Par ailleurs, le Collège des médecins souhaite que le prochain parti au pouvoir élargisse l’aide médicale à mourir pour les cas de pathologies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques ou les atteintes neurologiques irréversibles. Cette demande a maintes fois été faite ces dernières années. Finalement, le Collège estime que les fax «doivent maintenant entrer au musée, comme n’importe quel instrument désuet». «Ça fait des années que l’on parle de ça [améliorer le réseau numérique], mais il va vraiment falloir s’y attaquer surtout si l’on prône que le patient ait un accès à une équipe de professionnels», a conclu le Dr Gaudreault.

Élections: le Collège des médecins présente ses attentes

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes