Dre Louise Caouette-Laberge: Valoriser le travail des femmes

La médecin a reçu ce prix, remis à une femme médecin d’expérience comptant plus de 10 ans de pratique, dans le cadre de l’édition 2023 du concours Femmes médecins d’exception, organisée le 8 mars par la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). Chirurgienne plasticienne depuis le début des années 80 au CHU Sainte-Justine, la Dre Caouette-Laberge a été cheffe du service en chirurgie plastique pédiatrique de l’hôpital de 1986 à 2015. Elle a également été présidente du Conseil des médecins dentistes et pharmaciens du CHU Ste-Justine de 1995 à 1997, directrice du programme en chirurgie plastique de l’Université de Montréal de 2000 à 2006 et présidente de la Société canadienne de chirurgie plastique de 2002 à 2003. Pionnière en chirurgie plastique pédiatrique, la Dre Caouette-Laberge a cofondé en 2006 la Mission Sourires d’Afrique, un organisme à but non lucratif, ayant permis d’opérer gratuitement des centaines d’enfants nés avec une fente labio-palatine. Au total, la médecin a fait 42 missions humanitaires internationales pour transmettre ses connaissances à des médecins du monde entier. ProfessionSanté.ca s'est entretenu avec la lauréate du Prix Irma-Levasseur. Pourquoi avoir choisi la pédiatrie? J’aimais beaucoup la variété de ce qu’on peut faire en chirurgie plastique pédiatrique. Il n’y a pas énormément d’enfants qui ont besoin de chirurgie plastique, donc nous ne sommes pas beaucoup de professionnels dans la province. À l’époque, nous étions seulement trois pendant presque 30 ans! Donc cela fait en sorte que nos chirurgies peuvent être très variées, on traite les enfants des oreilles aux orteils. J’ai aussi toujours aimé jouer et travailler avec les enfants. Qu’est-ce qui vous motive au quotidien dans votre pratique? La chirurgie plastique est quelque chose de très visible. Tout ce que l’on fait comme travail va paraître. Ça peut être un peu déstabilisant, mais c’est aussi extrêmement valorisant de pouvoir voir ce que l’on fait. Lorsque j’opère un bébé de trois mois avec une fente labio-palatine, j’ai la chance de voir toute la joie et la reconnaissance dans les yeux des parents. J’ai aussi la chance de suivre mes patients jusqu’en fin de croissance, donc de voir l’impact que la reconstruction que j’ai faite a eu sur la vie de l’enfant et aussi tout le cheminement des familles. C’est un contact humain sur une longue période qui est très agréable et très valorisante. La chirurgie plastique pédiatrique est vraiment une belle pratique. Une carrière en médecine et en chirurgie est quelque chose que l’on fait par passion. C’est une carrière exigeante et j’ai passé ma vie à être de garde une journée sur deux, ou une journée sur trois. Il faut éprouver du plaisir à faire cela, sinon c’est trop contraignant. Il faut le faire par passion et par amour. Le prix que vous avez reçu reconnaît l’expertise des femmes. Que représente-t-il pour vous? C’est très important de valoriser le travail des femmes. Dans l’histoire, il a été un peu moins connu que les carrières de nos collègues masculins. Il y a un effort collectif dans beaucoup de domaines pour reconnaître l’apport des femmes, et c’est très bien. Ce genre de prix peut servir de modèle pour les femmes plus jeunes qui s’interrogent sur ce qu’elles peuvent faire, et qui se demandent si on peut élever une famille tout en étant chirurgienne, par exemple. La réponse, c’est oui! J’ai moi-même quatre enfants et il est important d’en parler. Il y a toujours moyen d’allier nos passions et notre carrière avec notre famille. Il est important de souligner des choses comme ça dans notre société. Qu'est-ce qui vous rend fière de votre parcours? Je ne me suis jamais fixé d’objectifs définis dans le temps et j’ai toujours évolué selon les opportunités, mes goûts et mes capacités. Tranquillement les choses se sont présentées à moi. Comme je faisais beaucoup de chirurgies pédiatriques, l’expertise que j’ai développée pour les fentes a été reconnue. Ça m’a permis de voyager partout dans le monde. Je n’ai pas inventé la technique, mais j’ai eu d’excellents professeurs. Je pense que j’ai réussi à orienter ma carrière avec mes aptitudes et mes goûts de sorte que j’ai toujours été heureuse. J’aime ce que je fais et j’aime la vie en général! Ça me fait plaisir de faire ça. C’est ça, le plus important: faire une balance entre ce qu’on aime et ce que l’on peut faire. Comment entrevoyez-vous la suite de votre carrière? Je suis maintenant en fin de carrière et j’ai cédé mon poste à Sainte-Justine pour que l’on puisse recruter. Est-ce que je vais m’arrêter? Je ne sais pas. Peut-être que je vais continuer à faire de la chirurgie humanitaire. Je vais saisir les opportunités lorsqu'elles se présentent à moi!

Dre Louise Caouette-Laberge: Valoriser le travail des femmes

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