Dissolution du ROME, après les démissions de Landry et Hotte

En raison d’un manque de candidat intéressé à siéger sur son conseil d’administration, le Regroupement des médecins omnipraticiens pour une médecine engagée (ROME) a annoncé aujourd’hui la fin de ses activités ainsi que sa dissolution.Aucun des membres du CA actuel ne s’est engagé à renouveler son mandat et le Dr Simon-Pierre Landry et la Dre Dominique Hotte, cessent à partir de maintenant d’exercer leur rôle respectif de président et coporte-paroles.Conformément aux statuts et règlements du ROME, si deux membres du conseil d’administration démissionnent simultanément sans remplaçant pour l’intérim, des élections générales devraient être déclenchées.Or, un appel de candidatures pour le conseil d’administration avait été fait il y a deux mois, par un envoi aux membres, ainsi que par des messages sur Facebook et Twitter. Aucun candidat intéressé à siéger sur le CA ne s’est manifesté, rendant donc impossible le déclenchement d’élections générales puisqu’il n’y avait pas de candidat.« Le véhicule s’est essoufflé. On recevait encore beaucoup de dons et nos revendications sont plus que jamais d’actualité, mais on a manqué de recrues pour nous remplacer », a affirmé le président du ROME, le Dr Simon-Pierre Landry à ProfessionSanté.ca. L’argent restant du Regroupement sera remis au Programme d’aide aux médecins du Québec (PAMQ).Changement de gouvernement Le ROME a été créé en 2014 dans la foulée de l’annonce du projet de Loi 20 avec pour mission d’invalider cette pièce législative présentée par le ministre Gaétan Barrette dans le cadre de sa réforme du réseau. Le Dr Landry affirme que le ROME a contribué à mettre le débat dans la place publique en présentant une autre réforme et en offrant une troisième voie différente de celle du gouvernement libéral de l’époque et de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).Par ailleurs, depuis que la loi a été mise en veilleuse, le médecin a remarqué un ralentissement de l’activité militante. « Avec le changement de gouvernement, c’est le jour et la nuit, commente-t-il. Le sentiment d’urgence s’est atténué. La colère et nos nombreuses dénonciations contre une réforme qui n’avait pas de bon sens à pris une tournure de collaboration. »Il ajoute que la ministre de la Santé et Services sociaux actuelle, Danielle McCann, partage beaucoup de valeurs du ROME, comme l'interprofessionnalisme. Il cite en exemple l’autonomie des infirmières praticiennes spécialisées (IPS) et les nouveaux pouvoirs aux pharmaciens.Le Dr Landry précise toutefois que pour libérer les médecins de famille, d’autres professionnels de la santé pourraient avoir plus de responsabilités tels que les ergothérapeutes et les physiothérapeutes.Réforme de gouvernance de la FMOQ Le ROME se félicite également d’avoir appliqué des changements au sein de la FMOQ. En effet, le regroupement avait comme intention de démocratiser le processus syndical pour tendre vers le mode de gouvernance semblable aux autres provinces canadiennes.Le ROME a présenté une équipe aux élections de l’Association des médecins omnipraticiens Laurentides-Lanaudière (AMOLL) en 2016 ainsi qu’à d’autres élections régionales et a pu forcer une réforme de la gouvernance à l’AMOLL et une réforme de la gouvernance à la FMOQ.Depuis, la FMOQ a grandement modifié sa structure de gouvernance pour la moderniser et la rendre plus démocratique, selon le ROME.« On a brassé beaucoup à la FMOQ et elle aurait pu se refermer, mais elle est restée ouverte. La FMOQ a fait un travail d’introspection, il y a de belles choses qui se passent et nous sommes confiants pour la suite des choses », indique le Dr Landry.Défis futursLe ROME souhaite toujours l’abolition des activités médicales particulières (AMP) et des Plans régionaux d’effectifs médicaux (PREM) qu’il qualifie de « mécanismes centralisés et dysfonctionnels de gestion des effectifs médicaux ». Le regroupement propose de les remplacer par des contrats locaux régionaux entre les médecins et les CISSS et les CIUSSS.Malgré la dissolution du ROME, le Dr Landry invite les médecins à continuer la mobilisation à l’intérieur même de la FMOQ ou dans les organisations hospitalières ou externes.Avec du recul, le président du ROME remarque que les décideurs donnent des outils pour le changement, mais que le réel changement se fait par la mobilisation de tous les acteurs concernés.« Face à quelqu’un qui démobilise et déstabilise, il faut créer une condition favorable pour que les gens sur le terrain souhaitent se mobiliser et changer les choses. J’espère que le ROME va avoir contribué à cette mobilisation-là », conclut Simon-Pierre Landry.Le ROME était composé des Drs Simon-Pierre Landry, Dominique Hotte, Louise Lemay, Catherine Duong, Jean-Philippe Blondeau et Natalia Vo et regroupait plus de 600 médecins omnipraticiens, étudiants en médecine et résidents en médecine familiale.

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