Diane Lamarre à l'Assemblée nationale: Arthur Porter et hausse salariale des spécialistes au menu

Lors de la séance du 22 mai à l’Assemblée nationale du Québec, l’ex-présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Diane Lamarre, a posé ses premières questions à titre de porte-parole du Parti québécois sur les enjeux relatifs à la Santé et à l’Accessibilité aux soins.La journée précédente, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, avait présenté les grandes orientations qu’il entend donner au mandat majoritaire qu'il s'est vu confier par la population lors des élections générales du 7 avril.Au lendemain de ce discours s’est déroulée la première période de questions au Salon bleu de l’Assemblée nationale. La première intervention de Diane Lamarre a porté sur le scandale entourant la gestion du Centre universitaire de santé McGill par son ex-président et directeur général, Arthur Porter.« Est-ce que le ministre de la Santé reconnaît que le laxisme de l'ancien gouvernement libéral a privé les Québécois de millions de dollars qui auraient dû servir à soigner les Québécois ? » a-t-elle demandé au nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette.La députée de la circonscription de Taillon a ensuite posé une question à son vis-à-vis sur l’entente de rémunération qu’il a lui-même conclue avec le gouvernement alors qu’il présidait la Fédération des médecins spécialistes du Québec. Elle lui a demandé s’il reconnaît aujourd’hui que les hausses consenties étaient irréalistes compte tenu de la précarité des finances publiques.En entrevue avec Profession Santé sur ses premiers moments dans le Salon bleu à titre de députée, Diane Lamarre souligne que ce sont deux dossiers d’actualité particulièrement importants, mais qu’elle compte également consacrer son mandat à d’autres enjeux moins liés à ce qui fait les manchettes.« Le Parti québécois est la seule formation politique à avoir une porte-parole en matière de santé et d’accessibilité aux soins, précise-t-elle. La deuxième partie de mon titre est très importante à mes yeux, car nous voulons que les Québécois aient accès à leur système de santé. »Diane Lamarre donne l’exemple de la consolidation du réseau de groupes de médecine familiale (GMF). « Il faut favoriser la présence dans la première ligne des autres professionnels et utiliser les plateaux techniques et les appareils que nous possédons déjà », poursuit-elle.La députée de Taillon se garde toutefois de critiquer, à cette étape-ci, le projet du gouvernement libéral de créer 50 «super-cliniques» qui offriront des soins spécialisés et de première ligne.« Il faudra voir comment le gouvernement entend décliner ce projet. Je dirais néanmoins que, avant d’investir dans le béton, nous devrions utiliser de façon optimale ce que nous possédons déjà. »Quant aux compressions qui pourraient toucher le réseau de la santé avec le dépôt, dans quelques semaines, du premier budget du gouvernement de Philippe Couillard, Diane Lamarre fait également preuve de prudence.« Ce sont le discours du budget et l’étude des crédits qui nous permettront de voir ce que le gouvernement entend réellement faire, explique-t-elle. Nous sommes d’avis qu’une réflexion sérieuse doit être faite sur le panier de services et nous entendons y participer. Cependant, il faut nous assurer de protéger l’équité en santé. Si nous avons une assurance maladie et une assurance médicaments, ce n’est pas pour que les gens aient besoin d’aller chercher des soins dans le privé. »Quant à la rémunération des nouvelles activités que pourront accomplir les pharmaciens grâce à la Loi 41, un dossier de négociation en suspens, Diane Lamarre se montre optimiste. « C’était sur le point de se régler avant les élections. C’est désormais dans les mains du gouvernement libéral et de l’AQPP. Je crois que tout le monde est d’accord sur la pertinence d’offrir ces services à la population et c’est certainement un dossier très important pour le Parti québécois. »Parmi les enjeux locaux de sa circonscription, Diane Lamarre entend consacrer ses énergies à être à l’écoute de ses concitoyens, notamment sur les questions relatives aux garderies et aux logements sociaux. Elle désire aussi soutenir les différents organismes communautaires qui s’y trouvent.Ses deux pharmaciesAu début de son mandat de députée, Diane Lamarre a contacté le commissaire à l’éthique et à la déontologie de l’Assemblée nationale, Maître Jacques Saint-Laurent, pour faire état du fait qu’elle est la propriétaire de deux pharmacies communautaires.Le commissaire lui a indiqué qu’elle pouvait rester propriétaire de ses deux pharmacies durant son mandat de députée. « Évidemment, si le commissaire devait changer d’opinion, je respecterais sa décision », souligne-t-elle.Lorsque son horaire le permet, Diane Lamarre continue d’ailleurs de travailler à ses pharmacies. « J’ai une équipe exceptionnelle qui m’épaule, mais je veux continuer de pratiquer, car je suis grandement attachée à ma profession. »

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