Diabète: le médicament Mounjaro, l'un des traitements médicaux les plus puissants contre l'obésité à ce jour?

Une nouvelle étude montre que le médicament Mounjaro, destiné à traiter le diabète, aide les personnes obèses ou en surpoids à perdre au moins un quart de leur poids corporel, soit environ 60 livres en moyenne, lorsqu'il est associé à un régime alimentaire intensif et à de l'exercice physique. En comparaison, un groupe de personnes qui ont également suivi un régime et fait de l'exercice, mais qui ont reçu des injections factices, ont perdu du poids dans un premier temps, mais en ont repris par la suite, ont rapporté les chercheurs dimanche dans la revue Nature Medicine. «Cette étude montre que si l'on perd du poids avant de commencer à prendre le médicament, il est possible de perdre encore plus de poids par la suite», a commenté le Dr Thomas Wadden, chercheur en obésité et professeur de psychologie à l'Université de Pennsylvanie, qui a dirigé l'étude. Les résultats, qui ont également été présentés dimanche lors d'une conférence médicale, confirment que le médicament fabriqué par Eli Lilly & Co. a le potentiel d'être l'un des traitements médicaux les plus puissants contre l'obésité à ce jour, ont déclaré des experts indépendants. «D'une manière ou d'une autre, cela représente un quart de votre poids corporel total», a précisé la Dre Caroline Apovian, qui traite l'obésité au Brigham and Women's Hospital et qui n'a pas participé à l'étude. Le médicament injecté, le tirzépatide, a été approuvé aux États-Unis en mai 2022 pour le traitement du diabète. Vendu sous le nom de Mounjaro, il a été utilisé «hors indication» pour traiter l'obésité, rejoignant ainsi une frénésie de demande de médicaments contre le diabète et la perte de poids, notamment Ozempic et Wegovy, fabriqués par Novo Nordisk. Tous ces médicaments, dont le prix de vente au détail s'élève à 900$US par mois ou plus, font l'objet d'une pénurie depuis des mois. Le tirzépatide cible deux hormones qui interviennent après les repas pour réguler l'appétit et la sensation de satiété communiquée entre l'intestin et le cerveau. Le sémaglutide, le médicament utilisé dans Ozempic et Wegovy, cible l'une de ces hormones. La nouvelle étude, financée par Eli Lilly, a porté sur environ 800 personnes souffrant d'obésité ou de surpoids et présentant une complication de santé liée au poids, mais sans diabète. En moyenne, les participants à l'étude pesaient environ 241 livres (109,5 kilogrammes) au départ et avaient un indice de masse corporelle (IMC) d'environ 38. Après trois mois de régime et d'exercices intensifs, plus de 200 participants ont quitté l'étude, soit parce qu'ils n'avaient pas perdu suffisamment de poids, soit pour d'autres raisons. Les quelque 600 personnes restantes ont été réparties au hasard pour recevoir le tirzépatide ou un placebo sous forme d'injections hebdomadaires pendant environ 16 mois. Près de 500 personnes ont terminé l'étude. Les participants des deux groupes ont perdu environ 7% de leur poids corporel, soit près de 8 kg, pendant la phase de régime et d'exercice. Ceux qui ont reçu le médicament ont ensuite perdu 18,4% de leur poids initial, soit environ 20 kg perdu en plus, en moyenne. Ceux qui ont reçu les injections factices ont repris environ 2,5% de leur poids initial, soit 2,7 kg. Dans l'ensemble, environ 88% des patients traités par tirzépatide ont perdu 5% ou plus de leur poids corporel au cours de l'essai, contre près de 17% des patients sous placebo. Près de 29% des personnes prenant le médicament ont perdu au moins un quart de leur poids corporel, contre un peu plus de 1% des personnes prenant le placebo. Ces résultats sont supérieurs à ceux obtenus avec le sémaglutide, et similaires à ceux observés avec la chirurgie bariatrique, a constaté la Dre Apovian. Les effets indésirables, notamment les nausées, la diarrhée et la constipation, ont été signalés plus fréquemment chez les personnes prenant le médicament que chez celles prenant le placebo. Ils étaient pour la plupart légers ou modérés, et sont apparus principalement lorsque la dose du médicament a été augmentée, selon l'étude. Plus de 10% des personnes prenant le médicament ont interrompu l'étude en raison des effets indésirables, contre environ 2% des personnes prenant le placebo. Lilly devrait publier prochainement les résultats d'une autre étude qui, selon la pharmaceutique, montre des taux élevés de perte de poids similaires. La Food and Drug Administration (FDA) a accordé à la société une procédure d'examen accélérée pour le médicament destiné au traitement de l'obésité, que Eli Lilly pourrait vendre sous un autre nom de marque. Une décision est attendue d'ici la fin de l'année.

Diabète: le médicament Mounjaro, l'un des traitements médicaux les plus puissants contre l'obésité à ce jour?

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