Diabète de type 2: Mounjaro est désormais disponible au Canada

Santé Canada vient d'approuver Mounjaro (tirzépatide en injection sous-cutanée [SC]), d'Eli Lilly, pour une administration une fois par semaine en complément d'un régime alimentaire et d'exercice physique pour améliorer le contrôle de la glycémie chez les adultes atteints de diabète de type 21,2. Mounjaro peut être utilisé en monothérapie lorsque la metformine n'est pas appropriée en raison d'une contre-indication ou d'une intolérance. Il peut également être utilisé en association avec la metformine, la metformine et une sulfonylurée, la metformine et un inhibiteur du cotransporteur rénal sodium-glucose de type 2 (iSGLT-2), ou avec l'insuline basale avec ou sans metformine. Le tirzépatide n'a pas été étudié en association avec des préparations d’insuline à action rapide, à action intermédiaire ou à double action1. Le tirzépatide ne doit pas être utilisé chez les patients atteints de diabète de type 1 ou pour le traitement de l'acidocétose diabétique. Son utilisation en tant qu'agent de perte de poids n'est pas non plus approuvée1. Le tirzépatide est décrit comme la première «twincrétine» pour le diabète de type 2 en raison de son double mécanisme d'action: c'est un agoniste des récepteurs du polypeptide insulinotrope dépendant du glucose (GIP), mais aussi du peptide-1 apparenté au glucagon (GLP-1). Le tirzépatide augmente la sécrétion d'insuline de première et de deuxième phases et réduit les taux plasmatiques de glucagon, de manière glucodépendante dans les deux cas. La demi-vie du médicament est d'environ cinq jours1. Forme et posologie Mounjaro est offert sous forme de fioles à dose unique et à usage unique renfermant 0,5 mL de solution, en formats de 2,5 mg/0,5 ml, 5 mg/0,5 ml, 7,5 mg/0,5 ml, 10 mg/0,5 ml, 12,5 mg/0,5 ml et 15 mg/0,5 ml2. À lire aussi: L'Ozempic préoccupe les spécialistes des troubles alimentaires La dose initiale recommandée est de 2,5 mg SC une fois par semaine. Cette dose est destinée à l'initiation du traitement et n'est pas censée être une dose thérapeutique. Après quatre semaines, la dose est augmentée à 5 mg une fois par semaine. Si un contrôle glycémique supplémentaire est nécessaire, la dose peut être augmentée par incréments de 2,5 mg après au moins quatre semaines à chaque niveau de dose. La dose maximale recommandée est de 15 mg une fois par semaine1. Aucun ajustement de la dose n'est nécessaire chez les patients souffrant d'insuffisance rénale, d'insuffisance hépatique ou chez les patients âgés de plus de 65 ans. Il n'est pas nécessaire de procéder à un autocontrôle régulier de la glycémie pour ajuster la dose. Cependant, lors de l'instauration d'un traitement en association avec une sulfonylurée ou de l'insuline, l'autosurveillance de la glycémie peut être nécessaire pour réduire la dose de la sulfonylurée ou de l'insuline afin de réduire le risque d'hypoglycémie1. Le tirzépatide peut être administré à tout moment de la journée, avec ou sans repas. Le médicament doit être injecté par voie sous-cutanée dans l'abdomen, la cuisse ou la partie supérieure du bras. Les points d'injection doivent être alternés à chaque dose. Avant le début du traitement, il est indiqué d’enseigner aux patients la bonne technique d'injection2. L'approbation de Mounjaro par Santé Canada s'appuie sur les résultats du programme de phase 3 SURPASS, qui comprenait des comparateurs actifs tels que le sémaglutide injectable 1 mg, l'insuline glargine et l'insuline dégludec. L'efficacité a été évaluée pour le tirzépatide 5 mg, 10 mg et 15 mg, utilisé seul ou en association avec des médicaments antidiabétiques couramment prescrits, notamment la metformine, les inhibiteurs du SGLT2, les sulfonylurées et l'insuline glargine. Les participants au programme SURPASS ont obtenu des réductions moyennes de l'A1C de 1,8 % à 2,1 % pour la dose de 5 mg, et de 1,7 % à 2,4 % pour les doses de 10 mg et 15 mg. Bien que Mounjaro ne soit pas indiqué pour la gestion du poids, le changement moyen du poids corporel était un critère d'évaluation secondaire clé dans toutes les études SURPASS. Les participants traités par tirzépatide ont perdu en moyenne 5,4 kg avec la dose de 5 mg et 11,3 kg avec la dose de 15 mg2. À lire aussi: Diabète: le médicament Mounjaro, l'un des traitements médicaux les plus puissants contre l'obésité à ce jour? Les effets indésirables les plus fréquents du tirzépatide sont d'ordre gastro-intestinal: nausées, diarrhées, vomissements, dyspepsie, constipation, douleurs abdominales et diminution de l'appétit. La plupart de ces réactions sont légères ou modérées. La majorité des cas de nausées, de vomissements et/ou de diarrhées surviennent lors de l'augmentation de la dose et diminuent avec le temps1. Les effets indésirables les plus graves comprennent le risque potentiel de tumeurs des cellules C de la thyroïde. Le médicament est donc contre-indiqué chez les patients ayant des antécédents personnels ou familiaux de carcinome médullaire de la thyroïde et chez les patients atteints du syndrome de néoplasie endocrinienne multiple de type 2. Des cas de pancréatite aiguë, d'accélération du rythme cardiaque et de réactions d'hypersensibilité (par exemple, urticaire et eczéma, parfois graves) ont été rapportés. Certains effets indésirables gastro-intestinaux peuvent être graves et entraîner une déshydratation, une détérioration de la fonction rénale et une insuffisance rénale aiguë1. Interactions médicamenteuses En termes d'interactions médicamenteuses, le tirzépatide retarde la vidange gastrique, ce qui pourrait affecter l'absorption des médicaments oraux administrés en concomitance1. Le fabricant conseille aux patientes utilisant des contraceptifs hormonaux oraux de passer à une méthode contraceptive non orale ou d'ajouter une méthode contraceptive de barrière pendant quatre semaines après le début du traitement par tirzépatide et pendant quatre semaines après chaque augmentation de la dose1. La prudence est recommandée si le tirzépatide est administré avec d'autres médicaments qui augmentent la fréquence cardiaque (par exemple, des médicaments ayant une activité sympathomimétique ou anticholinergique)1. L'utilisation du tirzépatide en association avec un sécrétagogue de l'insuline (par exemple, une sulfonylurée) ou de l'insuline peut augmenter le risque d'hypoglycémie. Ce risque peut être réduit en diminuant la dose du sécrétagogue de l'insuline ou de l'insuline. Le tirzépatide n'est pas recommandé en association avec d'autres incrétines (par exemple, agonistes des récepteurs du GLP-1 ou inhibiteurs de la DPP-4), car de telles associations n'ont pas été étudiées1. Les fioles de Mounjaro doivent être conservées au réfrigérateur entre 2°C et 8°C. Cependant, les fioles non ouvertes peuvent être conservées à une température ambiante inférieure à 30°C jusqu'à 21 jours1. Perte de poids Des consultants de Medical Letter ont conclu que le tirzépatide administré une fois par semaine peut réduire l'A1C et le poids chez les adultes atteints de diabète de type 2. Lors d'essais cliniques menés chez des patients atteints de DT2, le tirzépatide a permis de réduire l'A1C et le poids corporel davantage que le sémaglutide (Ozempic), l'insuline dégludec (Tresiba) ou l'insuline glargine (Lantus). Dans un autre essai, le tirzépatide a permis de réduire considérablement le poids corporel chez des patients en surpoids ou obèses sans diabète de type 2. Cependant, à ce jour, le médicament n'est pas autorisé pour la gestion du poids. Les effets indésirables gastro-intestinaux sont fréquents, comme avec les agonistes sélectifs des récepteurs du GLP-1. Les effets du tirzépatide sur le risque d'événements cardiovasculaires majeurs restent à déterminer3.

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