Des chercheurs montréalais identifient les gènes responsables de la maladie de Crohn

Celle-ci est arrivée à ce constat en effectuant un criblage de 145 gènes associés au risque de MII dans les cellules humaines du système digestif, appelées cellules épithéliales intestinales. Cette étude a révélé que bon nombre de ces gènes sont importants pour aider les cellules épithéliales à détecter les bactéries ou les virus et à mettre en place la réponse défensive appropriée pour contrôler de telles infections. Ainsi, les chercheurs ont identifié des gènes qui, lorsque perturbés par des variantes génétiques, rendent les individus plus susceptibles de développer l’inflammation chronique de l’intestin, caractéristique des MII. «Cette étude démontre l’importance de développer des approches thérapeutiques visant à renforcer les fonctions protectrices du système digestif pour le plus grand avantage des patients atteints de maladies inflammatoires intestinales», mentionne le Dr John D.Rioux, chercheur à l’Institut de cardiologie de Montréal et professeur titulaire de médecine à l’Université de Montréal. Une nouvelle approche Des études génétiques antérieures avaient déjà identifié certaines différences dans le code génétique humain associées au développement des MII, mais aucun gène responsable n’avait été trouvé. Selon la coauteure principale de l’étude, Jessy Carol Ntunzwenimana, le défi de l’équipe était de savoir comment utiliser ces informations génétiques pour mieux comprendre les voies biologiques qui mènent au MII. À lire aussi: Microbiote intestinal: l'allié de l'heure «L’équipe de recherche a donc développé une nouvelle approche afin de déchiffrer quels gènes sont susceptibles d’être impliqués dans les MII et de révéler leurs fonctions biologiques», souligne-t-elle. Une pièce importante du casse-tête De son côté, la vice-présidente, recherche et programme patients de Crohn et Colite Canada, Kate Lee, estime que les résultats de cette étude fournissent une pièce importante du casse-tête pour comprendre comment les interactions du corps avec la flore intestinale peuvent prédisposer une personne à développer une MII. Pour Stéphanie Lord-Fontaine, de Génome Québec, cette étude est «un excellent exemple de la façon dont la recherche génomique peut faire progresser notre compréhension de la santé et de la maladie». Au Canada, plus de 270 000 personnes souffrent d’une MII et l’on dénombre près de 10 000 nouveaux cas par année, entraînant des coûts annuels de 2,6 milliards de dollars. Les causes exactes de ces maladies restent encore inconnues et il n’existe actuellement aucun traitement pour les vaincre. L’étude publiée dans la revue Genome Medecine peut être consultée ici.

Des chercheurs montréalais identifient les gènes responsables de la maladie de Crohn

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