Déplafonnement des allocations professionnelles: l'AQPP souhaite un règlement à l’amiable avec le ministre Barrette

L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), par l’intermédiaire de l’un de ses procureurs, Me Lucien Bouchard, a tendu la main au ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, dans le but de régler leur différend concernant l’application de l'entente de services pharmaceutiques intervenue en juin 2015.Les pharmaciens propriétaires accusent le gouvernement du Québec d’avoir renié sa signature en n’abolissant pas, dans sa nouvelle réglementation, le plafond des allocations professionnelles pour trois ans, ce qui leur causera un manque à gagner de 82 millions $. En outre, ils devront encore rembourser à même leurs honoraires près de 400 millions $ durant la même période à titre de contribution pour le retour à l’équilibre budgétaire du gouvernement du Québec. Me Lucien Bouchard, lors de l'émission 24/60 ©RDI«C’est une affaire d’intérêt public, a expliqué Me Bouchard à l’émission 24/60 diffusée sur RDI, le 25 avril 2016. Pour moi, ce n’est pas une question d’un petit gars dans la cour d’école qui se dit "Mon père est plus fort que le tien, puis je ne vais pas cligner des yeux avant toi." Nous pensons que si le ministre ne nous appelle pas, on va l’appeler. On va lui dire "Venez-vous en à la table des négociations, si vous voulez venir. Si vous ne voulez pas venir, par exemple, vous nous direz pourquoi vous ne venez pas. Sinon, on se verra devant le tribunal." C’est aussi simple que ça.»À son avis, «faire en sorte que les parties puissent profiter du délai qui court avant le procès pour s’asseoir et tenter de trouver un règlement à l’amiable, ce n’est pas une mauvaise idée. […]. En réalité, l’intérêt public serait beaucoup mieux servi si les parties s’entendaient dans une entente qui, cette fois-ci, serait respectée, n’est-ce pas?»Me Bouchard a indiqué à l’animatrice Anne-Marie Dussault qu’il ignorait le motif pour lequel le ministre Barrette avait «renié son engagement écrit», étant donné que les allocations professionnelles ne coûtent «pas un sou au gouvernement», puisque les sommes proviennent des fabricants de médicaments génériques.Les conséquences de la nouvelle réglementationL’ancien premier ministre du Québec a rappelé les conséquences de la nouvelle réglementation. «Présentement, les pharmaciens souffrent. La profession est compromise. Les services sont réduits. Il y a 1000 personnes qui sont disparues des services, 3500 heures par semaine de moins d’heures d’ouverture. Alors, les pharmaciens souffrent, la population souffre. Qui va se réjouir actuellement? Les fabricants de médicaments génériques qui n’ont pas à verser ces surplus d’argent qu’ils ont entre les mains.»Il a souligné que «les pharmaciens [propriétaires] sont les seuls professionnels à accepter des coupes dans leur rémunération pour aider [le gouvernement] à atteindre ses objectifs d’assainissement des finances publiques».Il a convenu que le système actuel pour la rémunération des pharmaciens propriétaires était à revoir. «Les pharmaciens savent bien que ça ne peut pas durer indéfiniment. C’est un système de transition qu’il faut remplacer par un véritable régime où la tarification sera réellement alignée sur la vraie valeur des services rendus, puis qu’on aille chercher l’argent en dehors du système.»Il n’a toutefois pas voulu élaborer sur les demandes de l’AQPP pour régler son différend avec le ministre Barrette.Advenant le cas où l’AQPP ne réussirait pas à s’entendre avec lui, il croit que la cause devrait être entendue devant un tribunal d’arbitrage au début de l’été. «Moi, je peux penser qu’un homme intelligent et responsable comme lui doit savoir qu’une solution négociée serait meilleure.»En date du 28 avril, l’AQPP n’avait pas reçu de retour de son appel logé au cabinet du ministre Barrette. Le même jour, son attachée de presse, Julie White, a indiqué à ProfessionSanté.ca que le ministre Barrette et Me Bouchard n’avaient pas pris contact «jusqu’à maintenant».

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