Déclaration de l’OMS: une tempête dans un verre d’eau

La Dre Caroline Quach-Tanh (crédit photo: UdeM)La déclaration, cette semaine, d’une dirigeante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) concernant les patients atteints de COVID-19 asymptomatiques n’aurait pas de réels impacts, croit la Dre Caroline Quach-Thanh.Lundi, la Dre Maria Van Kerkhove, responsable technique de la cellule chargée de la gestion de la pandémie à l’OMS, avait affirmé que la transmission de la COVID-19 par un patient asymptomatique semblait assez rare, provoquant ainsi un tollé sur les réseaux sociaux notamment auprès de la communauté scientifique.À lire aussi: COVID-19: La transmission asymptomatique serait rare, selon l’OMSLe lendemain, la médecin épidémiologiste a apporté des précisions en affirmant qu’elle voulait plutôt dire que les patients asymptomatiques étaient en réalité moins susceptibles de transmettre la maladie que les personnes qui développent des symptômes.La pédiatre, microbiologiste-infectiologue et épidémiologiste Caroline Quach-Thanh se réjouit de ces précisions, mais croit que la polémique sera vite oubliée de par la quantité d’informations qui circule chaque jour sur la pandémie.«Comme tout le monde, j’ai été assez surprise de cette déclaration qui a été citée un peu hors contexte. Les études en Corée du Sud et en Allemagne démontrent clairement qu’il y a une transmission par les patients asymptomatiques ou, du moins, présymptomatiques. J’ai donc pris ces propos avec un grain de sel. Je crois que les gens qui ont vu la première déclaration passer ont également vu la rectification par la suite. Ça valait donc vraiment la peine de la publier», dit-elle.La Dre Van Kerkhove a en effet expliqué par la suite qu'il s’agissait d’un malentendu puisqu’elle voulait dire que les études portant spécifiquement sur les personnes asymptomatiques se faisaient rares.En effet, la Dre Quach-Thanh précise qu’il n’est pas facile de distinguer les patients asymptomatiques des patients présymptomatiques. «Quand on regarde les données, la grande majorité de ceux que l’on considère asymptomatiques sont en fait des présymptomatiques.»Elle ajoute que même si des patients sans symptômes sont testés positifs à la COVID-19 avec le test PCR, 80% risquent de développer des symptômes dans les jours suivant le test. «Si on fait une prévalence ponctuelle, on va trouver entre 40 à 50 % de patients positifs qui n’auront pas de symptômes. On va avoir l’impression qu’il y a beaucoup d’asymptomatiques. Par contre, si on rappelait ces patients dans les jours suivant le test, la grande majorité d’entre eux auraient développé des symptômes. Ils étaient en réalité présymptomatiques au moment du test.»

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