Décès maternels et périnataux: le CMQ met en place une nouvelle procédure de déclaration

«Le décès d’une femme, en lien avec sa grossesse, ou encore la perte d’un fœtus ou d’un nouveau-né sont des tragédies pour les familles touchées», estime le CMQ. Afin de standardiser les informations recueillies et de mieux comprendre les types de mortalité et les facteurs qui peuvent y contribuer, le CMQ a mis en place une procédure de déclaration pour les décès maternels et périnataux. Les formulaires sont disponibles sur le site internet du Collège, dans l'espace personnel sécurisé des membres. Ce système de déclaration permet aussi d’établir un cadre de procédure pour la surveillance active en plus de faire ressortir des opportunités d’amélioration des soins et de promouvoir les bonnes pratiques, dans le but de prévenir d’autres drames. Décès maternels «Les provinces et les États qui disposent d’un tel programme constatent que près de 50% des décès maternels seraient évitables», indique un document du CMQ. Selon l’Organisme de coopération et de développement économiques, le taux de mortalité maternelle était de 7,5 décès pour 100 000 naissances au Canada, soit trois fois plus qu’aux États-Unis. Or, ce taux pourrait même être plus élevé en réalité puisque les décès liés à la grossesse sont sous-estimés dans une proportion de 12% à 70%. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les décès maternels sont principalement causés par une hémorragie sévère après l’accouchement, une infection, une hypertension durant la grossesse, des complications à l’accouchement ou un avortement pratiqué dans de mauvaises conditions de sécurité. Le CMQ précise que tout décès d’une femme pendant la grossesse ou dans les 42 jours suivant la fin de la grossesse, quelle qu’en soit la cause, devrait être déclaré via son formulaire. Une cause peu connue En ce qui a trait aux décès périnataux, les critères concernent tout fœtus ou nouveau-né dont la gestation est supérieure ou égale à 20 semaines ou dont la masse est supérieure ou égale à 500 g à la naissance, que ce décès survienne avant ou pendant le travail et l’accouchement (mortinaissance), ou durant la période néonatale (0-28 jours de vie). Le CMQ précise toutefois que la déclaration en ligne ne vise pas les cas d’interruption volontaire de grossesse ni les cas d’interruption de grossesse pour raison médicale. «Faute d’être connue, la cause des décès périnataux est souvent passée sous silence, observe le Collège. Pour savoir quand intervenir, il est nécessaire d’améliorer les méthodes de recensement des données et d’avoir un meilleur portrait des causes des décès et des facteurs de risque.» Une cause d’origine génétique, une anomalie sévère, une extrême prématurité, un accident obstétrical ou une grossesse multiple, notamment, peuvent entraîner la mort du bébé. Le système mis en place par l’ordre professionnel permet d’avoir une meilleure idée des causes des décès puisqu’il permet: - de recenser chaque mortinaissance et décès néonatal au Québec - d’établir un cadre de procédure pour évaluer les décès périnataux - d’identifier certains facteurs non médicaux et organisationnels ayant contribué à l’événement - de faire ressortir les opportunités d’amélioration des soins - de promouvoir les pratiques périnatales optimales En 2019, au Québec, le taux de mortalité périnatale était de 7,5 décès par 1000 grossesses et naissances, alors que le décès néonatal était de 3,4 décès pour 1000 naissances. La procédure de déclaration pour les décès maternels et périnataux s’inspire du cadre mis en place par l’OMS qui souhaite établir des procédures destinées à réduire les taux de décès périnataux dans tous les pays.

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