Décès de la fillette de Granby : le CIUSSS de l’Estrie fait ses recommandations

Favoriser l’accès aux médecins, harmoniser les services en CLSC, réduire les délais : le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a dévoilé mercredi ses recommandations suite à une enquête interne déclenchée après le décès d’une enfant de 7 ans à Granby survenu le 30 mai dernier.Cette enquête conclut que « ce n’est ni une personne ni un service qui peut être pointé du doigt, mais bien un système complet qui a failli de plusieurs façons et à plusieurs moments ».L’enquête interne a plutôt démontré qu’une succession d’événements qui n’auraient pas dû se produire ont placé la fillette dans une situation à haut risque avant son décès.Pour éviter qu’un tel événement dramatique se reproduise, le comité du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie- Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CIUSSS de l’Estrie-CHUS) a émis 14 recommandations. Parmi celles-ci, certaines concernent directement le réseau de la santé :- Favoriser l’accès, pour les intervenants en protection de la jeunesse, à un médecin pour les situations de négligence et d’abus physique.- S’assurer que le médecin soit partie prenante des mécanismes de collaboration et de communication.- Formaliser les délais de transmission des rapports d’évaluation de la pédopsychiatrie au médecin référent.- Harmoniser les services en CLSC sur le territoire du CIUSSS de l’Estrie et renforcer la communication et la collaboration avec les services spécialisés (orthophonie, psychologie, ergothérapie, etc).- S’assurer d’une voie rapide et de mécanismes de transfert de dossier personnalisés entre les intervenants de la protection de la jeunesse et ceux du CLSC.- Accentuer le rôle-conseil de certains intervenants en protection de la jeunesse auprès de leurs collègues du réseau de la santé et des services sociaux.Le ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant a assuré que les recommandations seront toutes suivies.De son côté, le PDG du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, le Dr Stéphane Tremblay s’est engagé à ce que « toutes les actions devant être mises en place pour répondre aux 14 recommandations soient réalisées dans les meilleurs délais ».Une santé publique « en souffrance »Dans un rapport publié ces dernières semaines, l’Institut national de santé publique (INSPQ) soulignait que la Loi 10 imposée par l’ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette a eu un effet dévastateur sur les services de santé publique.On y rapportait que l’exercice d’optimisation devant entraîner une réduction de 30 % du budget régional de santé publique a eu des conséquences majeures : perte d’expertise, bris dans l’intégration des équipes, perte d’harmonisation dans les pratiques et le contrôle de la qualité ainsi qu’une certaine confusion quant au rôle attendu de l’équipe-conseil.Après la lecture du rapport, la médecin spécialiste en médecine préventive et adjointe de clinique de l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Ak’ingabe Guyon, avait conclu que « la santé publique est réellement en souffrance ».« Lorsqu’on veut un système de santé fort, il faut avoir une santé publique stable, avait-elle dit. Je n’ai pas l’impression qu’elle l’est actuellement et que les choses vont beaucoup mieux. Pourtant, il y a un impératif à redresser la situation. »

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