De nouvelles directives canadiennes pour la prise en charge de la rhinite allergique

La rhinite allergique est une affection courante chez les enfants et les adultes au Canada, touchant jusqu’à 20% de la population. Elle peut avoir un impact négatif sur les activités quotidiennes, le sommeil, le travail, les résultats scolaires et la qualité de vie globale liée à la santé. Trois mesures clés permettent de réduire le fardeau de la rhinite allergique: l’évitement des allergènes, l’immunothérapie allergénique et l’utilisation de pharmacothérapies visant à soulager les symptômes.Bien que des guides cliniques ont déjà été publiés, le groupe de travail sur la rhinite allergique au Canada a créé un modèle de pratique ciblé en identifiant six questions sans réponse et/ou besoins non satisfaits spécifiques au traitement de cette affection chez les Canadiens. Les six questions de recherche et leurs réponses sont résumées ci-dessous. Consultez l’article pour obtenir plus de détails et consulter les discussions des chercheurs sur les données probantes.1. Chez les patients présentant des symptômes indiquant une rhinite allergique, les IgE sériques spécifiques (sIgE) sont-elles suffisantes pour identifier les candidats à l’immunothérapie ou un test cutané (ou SPT, pour skin prick test) est-il obligatoire? Les données disponibles suggèrent que les tests sIgE ou les tests cutanés peuvent être utilisés pour étayer le diagnostic final de rhinite allergique et guider l’immunothérapie allergénique (désensibilisation). Bien que les tests sIgE ont été utilisés de manière beaucoup plus systématique que les SPT pendant la pandémie de COVID-19, les sIgE devraient continuer à être acceptés comme une approche suffisante pour guider l’utilisation de l’immunothérapie dans le cas de la rhinite allergique.2. En tenant compte des préférences du patient et du prescripteur, faut-il utiliser en première intention un antihistaminique oral de deuxième génération ou un corticostéroïde intranasal? Les lignes directrices existantes s’accordent généralement sur l’utilisation d’un corticostéroïde intranasal comme traitement de première intention. Cependant, les préférences et les considérations du patient et du prestataire de soins peuvent facilement faire basculer ce premier choix vers un antihistaminique oral de deuxième génération. Cette option thérapeutique est largement soutenue, car son efficacité dans le contrôle des symptômes a été démontrée. 3. L’association d’un antihistaminique et d’un corticostéroïde par voie intranasale est-elle supérieure à l’association d’un corticostéroïde par voie intranasale et d’un antihistaminique par voie orale? Ces médicaments deviennent-ils équivalents après une utilisation prolongée?Les thérapies combinées antihistaminiques/corticostéroïdes intranasaux (par exemple, olopatadine/mométasone, azélastine/fluticasone) sont supérieures à un corticostéroïde intranasal associé à un antihistaminique oral. Cependant, les preuves sont insuffisantes pour déterminer si ces thérapies deviennent équivalentes après une utilisation prolongée.4. Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes sont-ils plus efficaces que les antihistaminiques oraux dans la rhinite allergique pour certains symptômes et justifient-ils un essai thérapeutique chez les personnes qui ne tolèrent pas les corticostéroïdes intranasaux?Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes (par exemple le montelukast) ont un contrôle inférieur, ou au mieux équivalent, des symptômes diurnes ou globaux par rapport aux antihistaminiques oraux. Cependant, les antagonistes des récepteurs des leucotriènes peuvent améliorer le contrôle des symptômes nocturnes et apporter des bénéfices aux patients souffrant de rhinite allergique et d’asthme concomitant.Lire aussi: Allergies respiratoires: on en sait plus sur le déclenchement de l’inflammation5. Les comprimés d’immunothérapie sublinguale (SLIT) doivent-ils être considérés comme des options immunothérapeutiques de première intention par rapport à l’immunothérapie sous-cutanée (SCIT) sur la base des preuves d’efficacité?Le choix entre l’immunothérapie sublinguale et l’immunothérapie sous-cutanée ne peut pas se faire uniquement sur la base de l’efficacité, et les différences dans d’autres facteurs (par exemple, les coûts, les risques, les considérations pratiques pour l’administration, la préférence du patient) l’emportent sur les différences d’efficacité.6. Sur la base des données d’efficacité, tous les patients vus par un allergologue devraient-ils se voir proposer la SLIT ou la SCIT comme option de traitement? Les données d’efficacité suggèrent que la SLIT ou la SCIT devraient être largement utilisées chez les patients souffrant de rhinite allergique, mais d’autres préoccupations cliniques doivent également être prises en considération. Il s’agit notamment des effets secondaires potentiels (tant pour la SLIT que pour la SCIT), de la nécessité d’identifier le ou les allergènes particuliers à l’origine des symptômes de la rhinite allergique (dans les deux cas), de la nécessité de visites en cabinet (SCIT), de l’expertise du prestataire pour la préparation et l’administration (SCIT), du coût (dans les deux cas) et de l’observance durable pour modifier la réponse immunitaire (dans les deux cas).Le groupe de travail sur la rhinite allergique a conclu que la mise en œuvre de ces recommandations, associée à une prise de décision partagée, pourrait améliorer les résultats chez les patients canadiens atteints de rhinite allergique.Référence:Ellis AK, Cook V, Keith PK, et coll. Focused allergic rhinitis practice parameter for Canada. Allergy Asthma Clin Immunol 2024; 20 (1):45

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