Création de la première Chaire de recherche sur le don d’organes au Canada

La Chaire a été nommée en l’honneur d’un petit garçon de huit ans tragiquement mort en juin 2017 à la suite d'une noyade. Justin Lefebvre aura permis de sauver de nombreuses personnes puisque son coeur, son foie et ses reins ont fait l'objet d'un don. Cette histoire en a marqué plusieurs en Estrie, dont l’anesthésiste-intensiviste Frédérick D’Aragon. qui est aussi professeur et chercheur à l’Université de Sherbrooke et au Centre de recherche du CHUS. En effet, ce drame a incité le médecin à travailler sur le projet d'une chaire de recherche en se basant sur son expertise en transplantation et en don d’organes, qu'ont rendus possible les financements de la Fondation du CHUS, de la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke et de la Fondation Justin Lefebvre. Le Dr D’Aragon en est le titulaire. «Cette Chaire a pour but de consolider l’expertise de don d’organes dans la province, explique le médecin. Le but n’est pas seulement de sensibiliser au don d’organes, mais aussi d’améliorer la pratique.» Pour ce faire, le chercheur indique que la Chaire suivra plusieurs objectifs et se donne cinq and pour les atteindre. Le premier consiste à faire de la recherche clinique. «Il faut mesurer ce qui se fait ici en ce moment, ainsi que l’efficacité des interventions. Des études cliniques sont nécessaires pour améliorer le nombre d’organes rendus disponibles, mais aussi leur qualité», partage le Dr D’Aragon. Les études cliniques se feront à l’échelle du pays, précise le médecin, afin de prendre le pouls des meilleures pratiques des plus grands centres médicaux. Identifier les donneurs L’une des pratiques que le Dr D’Aragon souhaite d'ailleurs implanter est une meilleure identification des donneurs, afin que celle-ci puisse se faire en temps réel. «À l’heure actuelle, c’est le professionnel de la santé qui a la responsabilité d’identifier les donneurs potentiels et de faire les vérifications», dit-il. Selon le médecin, il serait possible d’inclure un algorithme dans les dossiers informatiques qui permettrait de créer une alerte si le patient réponds aux critères du don d’organes. «Ainsi, la responsabilité d’identifier les donneurs potentiels ne reposerait pas entièrement sur les épaules du clinicien», précise-t-il. Le médecin ajoute qu’il en est de même pour l’identification du consentement au don d’organe. Actuellement, le clinicien doit soit vérifier la carte d’assurance maladie du patient ou contacter Transplant Québec pour accéder au registre. «Pourquoi ne pas inclure le consentement directement dans le Dossier Santé Québec (DSQ)?», suggère le Dr D’Aragon. Par ailleurs, la Chaire prévoie également mettre en place des stratégies d’accompagnement pour les familles des donneurs. «Le processus de don d’organes peut être très éprouvant pour la famille et il peut y avoir des impacts psychologiques», reconnaît le chercheur. Ainsi, la possibilité de proposer des interventions psychologiques à la famille dans le processus de don d’organe sera étudié. Ce dernier indique finalement que la Chaire permettra aussi de former la relève scientifique et d’accélérer le transfert de connaissances sur le don d’organes. Il invite par ailleurs tout professionnel de la santé souhaitant contribuer et collaborer aux travaux de la Chaire à le faire.

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