COVID-19: Moins de 1% des personnes ont été infectées deux fois

« Ces données confirment que les réinfections est un phénomène très petit dans l’épidémiologie actuelle », analyse le Dr Gaston De Serres, médecin épidémiologiste et un des auteurs du rapport, en entrevue à ProfessionSanté.ca. Ces derniers mois, plusieurs études internationales ont avancé qu’une première infection confère une immunité qui protège de 80 à 90 % contre une réinfection pendant un minimum de six mois. Or, peu de chercheurs se sont intéressés au pourcentage de réinfection parmi toutes les infections, comme l’a fait l’INSPQ. Pour être inclus dans la surveillance de cette étude québécoise, chacun des épisodes d’infection devait avoir été confirmé par un test d’amplification d’acide nucléique du SRAS-CoV-2. De plus, les chercheurs de l’INSPQ parlent de réinfection présumée lorsque le deuxième épisode de coronavirus est survenu au moins 90 jours suivant le début du premier épisode. Les chercheurs auraient bien pu inclure les personnes réinfectées de 60 à 89 jours après avoir contracté le coronavirus puisque, chez la grande majorité des gens, l’excrétion virale est terminée après 60 jours, souligne le Dr De Serres. « Pour le moment, nous nous concentrons sur les 90 jours et plus », poursuit toutefois le médecin, ajoutant qu’environ 750 personnes ont été réinfectées de 60 à 89 suivant le premier épisode de coronavirus. Notons que huit personnes auraient eu un troisième épisode au moins 90 jours après une deuxième infection. Plus de réinfection chez les aînés Le rapport montre que les personnes de 80 ans et plus ont un taux de réinfection 4 à 7 fois plus élevé que celui des autres groupes d’âge. Le Dr Gaston De Serres avance deux hypothèses pour expliquer cette situation. Premièrement, l’épidémiologiste croit que, chez ces personnes, la première infection protège moins bien que chez les plus jeunes. Deuxièmement, il y aurait une recherche plus active de personnes infectées dans ce groupe d’âge. « Beaucoup de personnes qui ont des réinfections sont asymptomatiques et, parmi les personnes de 80 ans et plus, plusieurs vivent en milieu fermé, comme en CHSLD ou en RPA. Donc s’il y a un cas dans ces endroits, un dépistage massif est effectué ». Sous-estimation de réinfection Si le taux de personnes asymptomatiques varie entre 15 et 20 %, selon les études, lors de la première infection, il grimpe à environ 50 % lors de la réinfection, selon le rapport de l’INSPQ. Par contre, la proportion de réinfection asymptomatique est probablement surestimée, car l’information sur la présence ou non de symptômes est recueillie au moment du prélèvement et des symptômes peuvent être apparus par la suite. Néanmoins, les chercheurs estiment que le nombre de réinfections est probablement sous-estimé. « Plusieurs personnes ayant fait une première infection ne seront pas retestées lors d’un épisode subséquent particulièrement s’ils ne présentent pas de symptômes », indique le rapport. 300 réinfections après vaccination Du 3 janvier au 31 mai dernier, 1028 cas de réinfections présumés ont été recensés, dont 300 après la vaccination. « Au fur et à mesure que les gens vont être vaccinés, la proportion va augmenter », prévient le Dr De Serres. Lorsque ce nombre sera plus important, l’INSPQ réalisera une étude visant à estimer l’efficacité du vaccin chez les personnes ayant auparavant eu la COVID-19. Pendant ce temps, l’organisation continuera à surveiller les réinfections chez les personnes vaccinées. D’ailleurs, les données sur les réinfections présumées seront mises à jour à chaque mois sur le site web de l’INSPQ.

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