COVID-19: les Québécois ont été moins affectés par le variant Omicron, confirme une étude

«Parmi les patients hospitalisés, la durée des séjours, le nombre de patients aux soins intensifs et les décès ont diminué», résume la chercheuse Élise Fortin, l'une des auteurs de l’étude intitulée Comparaison de la sévérité des hospitalisations avec un diagnostic de COVID-19 au cours des 4e et 5e vagues. La chercheuse et quatre de ses collègues ont comparé la durée du séjour, la fréquence des séjours aux soins intensifs, ainsi que la fréquence des décès en cours d’hospitalisation entre: la quatrième vague (du 18 au 27 novembre 2021, alors que le variant Delta était dominant) et la cinquième vague (du 2 au 15 janvier 2022, avec une prédominance d’Omicron). Pour ce faire, ils ont utilisé les données d’hospitalisation provenant des transmissions préliminaires de MED-ECHO, extraites le 15 février 2022. Ces données ont ensuite été jumelées aux résultats des tests antigéniques, au registre de vaccination et au Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ). Les cas de COVID-19 détectés deux jours ou plus après leur admission à l’hôpital ont été exclus des analyses, puisque ces personnes sont souvent admises pour une autre raison que la COVID-19, ont indiqué les auteurs de l’étude. Patients hospitalisés Dans tous les groupes d’âge, le séjour à l’hôpital a été plus long lors de la 4e vague, comparativement à la 5e vague. En effet, les Québécois âgés de 45 ans et moins ont eu une hospitalisation deux fois plus longue durant la prédominance du variant Delta (quatre jours/4e vague vs deux jours/5e vague). Ceux âgés de 66 à 75 ans ont passé 10 jours à l’hôpital en raison du variant Delta, soit trois de plus que durant la vague principalement causée par Omicron. Peu importe le statut vaccinal, le nombre de jours passés dans un lit d’hôpital était presque toujours plus élevé avec le Delta. Seule exception, les non-vaccinés de 45 ans et moins ont été hospitalisés deux jours en moyenne lors des 4e et 5e vagues. Les personnes dites «vaccinées» ont reçu au moins deux doses d’un vaccin contre la COVID-19 en respectant des intervalles minimaux entre les doses, ou ont eu une infection confirmée par dépistage TAAN ainsi qu'une dose de vaccin administrée au moins 21 jours après l’infection. Soins intensifs La différence entre les deux vagues est significative en ce qui concerne les admissions aux soins intensifs (SI). Par exemple, avec le Delta, 21% des patients hospitalisés ont été admis aux soins intensifs, contre seulement 6,2% avec l’Omicron chez les 0 à 45 ans. Chez les 66 à 75 ans: 36,7% y ont été admis lors de la 4e vague et 18,3% lors de la 5e vague, tandis que chez les 76 ans et plus, 16% avec le Delta et 7,4% avec l’Omicron ont été transférés aux SI. Les décès La différence dans la proportion des patients décédés en cours d’hospitalisation est moins significative entre les deux vagues, mais elle est presque toujours présente, peu importe l’âge, le sexe, le statut vaccinal et la condition médicale des patients. Entre autres, 30,5% des personnes de 76 ans ou plus sont décédées à l’hôpital lors de la 4e vague, par rapport à 27% durant la 5e vague, mais l'écart est un peu plus important dans la tranche d’âge des 66 à 75 ans: 19,5% (4e vague) contre 13,5% (5e vague). Chez les vaccinés, la différence dans le taux de décès entre les deux vagues est assez importante dans certains sous-groupes. Par exemple, 21% des 66 à 75 ans hospitalisés sont décédés après avoir été adéquatement vaccinés (4e vague), contre 12% (5e vague). Chez les 0 à 45 ans, 5% des hospitalisés sont décédés en raison du variant Delta, alors que les chercheurs n’ont dénombré aucun décès attribuable à Omicron. Même si elle est réelle, la diminution de la sévérité de la maladie observée en janvier 2022 pourrait s’expliquer en partie, selon les chercheurs, par l’évolution des connaissances dans le traitement de la COVID-19, le statut immunitaire des patients admis et la proportion de patients infectés mais admis à l’hôpital pour une autre raison que la COVID-19. Une répétition dans l’observation L'analyse de l'INSPQ renforce l’idée d’une gravité moindre de la maladie causée par le variant Omicron, même dans une population hospitalisée. «Quand nous comparons la 4e et la 5e vaque, ce qui nous met en confiance qu’il y a une baisse de sévérité de la maladie, c’est vraiment la répétition de l’observation de cette diminution dans plusieurs sous-groupes», indique la chercheuse Élise Fortin. Une précédente étude de l’INSPQ suggérait une durée de séjour possiblement plus courte avec le variant Omicron. «Cette diminution était cependant incertaine, parce que petite et associée à une grande variabilité au niveau des durées de séjours comparatives», notent les auteurs.

COVID-19: les Québécois ont été moins affectés par le variant Omicron, confirme une étude

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