COVID-19: le rôle des enfants dans la transmission du virus reste à préciser, prévient l'INSPQ

Alors que des milliers d’enfants québécois sont de retour sur les bancs d’école, leur contribution dans la transmission du virus SARS-CoV-2 doit encore être précisée et étudiée davantage, avertit l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dans une publication du 21 mai, Revue rapide de la littérature scientifique - COVID-19 chez les enfants : facteurs de risque d’infections sévères et potentiel de transmission.Le document recense différents constats provenant de publications et prépublications scientifiques, ainsi que de la littérature grise en date du 15 mai, et leur attribue un niveau d'appui en fonction du nombre de publications, de la qualité des études et de la concordance des résultats entre les études. Pour l’heure, plusieurs études indiquent que le rôle des enfants dans la transmission du virus «semble être limitée». Toutefois, les chercheurs de l’INSPQ jugent «faible» le niveau d’appui à ce constat.«Dans une majorité de pays, les données ont été collectées alors que plusieurs écoles étaient fermées et que plusieurs mesures étaient en place pour réduire la transmission du virus», préviennent les experts.Ils ajoutent que la réouverture des écoles permettra une meilleure évaluation de l’impact des enfants dans la transmission du virus.En Australie, où les écoles n’ont pas fermé durant la pandémie, l’évaluation des cas survenus dans les institutions scolaires primaires et secondaires n’a pas mis en évidence de transmission des enfants aux professeurs, indique une étude australienne.D’autres études ont avancé que les enfants sont rarement identifiés comme étant les cas index dans les éclosions familiales ou dans les écoles.«Les études de modélisation quant à l’impact de la fermeture des écoles semblent plus en faveur d’un faible impact de cette mesure sur l’épidémie, rapporte l’INSPQ. Souvent, les hypothèses à la base des modèles incluent que les enfants, qui sont plus souvent asymptomatiques, sont moins contagieux.»Toutefois, ces hypothèses devront être confirmées, notent les chercheurs québécois.Les enfants comorbides plus à risque?D’autre part, les enfants avec des comorbidités pourraient être plus à risque de développer une forme sévère de la maladie. Mais, encore là, le niveau d’appui à ce constat est «faible», analyse l’INSPQ.«Les données à ce sujet sont limitées et les recommandations des organisations sur les groupes les plus à risque diffèrent et sont souvent basées sur la plausibilité biologique avec d’autres virus respiratoires.»Les experts notent que l’évaluation du lien entre la présence de comorbidités et les risques de COVID-19 sévère est issue de séries de cas ou d’études de prévalence.Au Québec, parmi les cas déclarés chez les enfants, l’information sur les comorbidités est disponible pour 1 446 enfants (73 %) et 10 % d’entre eux avaient au moins une comorbidité déclarée. Parmi les 36 hospitalisations chez les enfants, l’information sur les comorbidités est disponible pour 34. Parmi eux, 8 enfants (24 %) présentaient au moins une comorbidité: 7 troubles neurologiques, 2 déficits immunitaires, 1 maladie respiratoire (un cas présentait plusieurs comorbidités).Récemment, à la suite d’une revue de dossiers médicaux de 48 cas pédiatriques admis aux soins intensifs aux États-Unis, 40 enfants avaient une ou plusieurs comorbidités.Les enfants peu touchés par la maladieLa question de la prévalence et de la sévérité de la maladie chez les enfants semble faire davantage consensus. Selon les données de surveillance disponibles, la proportion des enfants atteints par la COVID-19 est plus faible que celle des adultes, indique l’INSPQ, qui juge le niveau d’appui à ce constat «élevé».Au Québec, en date du 6 mai, les cas chez les moins de 20 ans représentaient environ 6 % de tous les cas déclarés avec un taux de 111,4/100 000. Chez les moins de 20 ans, les 15-19 ans sont les plus touchés (40 % des cas), suivis des 10-14 ans (21 %), des 5-9 ans (17 %), des 2-4 ans (11 %) et des 0-1 an (10 %). Chez les adultes, le taux d’infection a été estimé à 452,7/100 000.Parmi les 1975 cas déclarés chez les moins de 20 ans, à peine 36 (1,8 %) ont été hospitalisés, alors que «parmi les 30 631 cas survenus chez les 20 ans et plus, 8,4 % ont été hospitalisés».L’INSPQ précise qu’une revue des dossiers serait nécessaire, «afin de valider si ces enfants ont été hospitalisés pour d’autres causes que la COVID-19 et pour mieux décrire la présentation clinique de ces enfants».Onze enfants âgés de 2 à 19 ans ont été admis aux soins intensifs, mais aucun décès n’a été déclaré. À titre comparatif, un décès d’enfant avait été rapporté chez un adolescent en Chine, aucun en Italie et trois aux États-Unis. Au moins un autre décès a été signalé depuis le 6 mai aux États-Unis.En date du 21 mai, 3800 personnes étaient mortes de la COVID-19 au Québec.Aucunes données sur l'impact à long termePar ailleurs, il n’existe actuellement aucunes données sur les impacts à long terme de la maladie chez les enfants, ajoute l’INSPQ.Les chercheurs québécois soulignent pourtant que «la surveillance des signaux observés et des issues pour les cas pédiatriques est essentielle» sachant que certaines complications de la COVID-19 ont été observées chez les adultes.Consultez le document de l'INSPQ

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