Comment trois médecins, un nom de famille et de multiples fax ont attenté à la vie privée de 109 patients

Que peut réserver un nom de famille? Peut-être de gros ennuis si vous êtes un médecin équipé d’un télécopieur et dont le nom de famille est partagé par d’autres cliniciens.C’est ce que trois médecins de la Saskatchewan ont récemment appris à leurs dépens, après avoir découvert que 85 fax et une lettre envoyés à l’un d’entre eux étaient destinés aux deux autres. Une erreur qui a entraîné par inadvertance la divulgation d’informations confidentielles sur la santé de 109 patients.Selon un article de CTV News, le Dr Darcy Marciniuk, pneumologue à Saskatoon, s’est retrouvé destinataire de la correspondance mal acheminée. Celle-ci comprenait des rapports de cardiologie, d’ophtalmologie ou de pathologie, des documents de sortie d’hôpital, des résultats de laboratoire, d’imagerie médicale, d’échographies cardiaques ou de tests de la fonction pulmonaire, des notes sur les soins aux patients, des lettres d’orientation et des comptes-rendus de consultation.Tous ces documents ne lui étaient pas destinés. La plupart étaient censés être adressés au Dr Jeffrey Marciniuk — également pneumologue à Saskatoon — tandis qu’une télécopie concernait la Dre Tanya Marciniuk, pédiatre exerçant dans la même ville.Les documents mal expédiés — qui dans certains cas contenaient le nom du patient, le numéro de sa carte de santé, son adresse, son numéro de téléphone, son sexe et sa date de naissance — ont été envoyés par divers établissements, notamment des cliniques et de grandes organisations telles que la Saskatchewan Health Authority (SHA) et la Saskatchewan Cancer Agency, indique l’article de CTV News.Le Dr Darcy Marciniuk a déclaré avoir réacheminé les fax et le courrier dès qu’il s’est rendu compte de l’erreur, puis informé les expéditeurs de leur erreur. Il a également contacté l’autorité sanitaire provinciale, mais n’a pas obtenu de réponse.Le commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de la province, qui a lancé 14 enquêtes distinctes sur ces incidents, a attribué une grande partie de la responsabilité aux télécopieurs, mais il a également souligné l’erreur humaine comme facteur contributif.Erreurs techniques et humaines«La majorité des télécopies mal acheminées impliquaient l’utilisation de télécopieurs numériques dotés de répertoires ou de carnets d’adresses intégrés pour les médecins, les pharmacies et autres», écrit le commissaire dans son rapport d’enquête sur le dossier Marciniuk. «Dans certains cas, l’erreur d’acheminement s’est produite lorsqu’une personne a reçu des instructions peu claires de la part d’un médecin quant au destinataire. Dans d’autres cas, le patient a fourni un nom erroné ou incomplet au prestataire de soins de santé ou au personnel qui l’a enregistré. Dans certaines situations, l’expéditeur a choisi le mauvais destinataire dans le répertoire. Dans d’autres, le nom du Dr (Jeffrey Marciniuk) ne figurait pas dans l’annuaire. Dans tous les cas, l’erreur humaine a contribué d’une manière ou d’une autre à ces violations» de la vie privée.Lire aussi: Une solution élémentaire pour alléger le fardeau des faxEn notant que des télécopieurs étaient également impliqués dans trois précédents bris de la vie privée, le commissaire recommande d’abandonner les télécopieurs traditionnels au profit de systèmes électroniques de gestion de l’information.«Toutefois, l’utilisation de ces systèmes n’élimine pas le risque d’erreur de la part de l’utilisateur», souligne le commissaire. «Pour pallier ce risque, des politiques et des procédures claires établissant des règles et définissant les rôles, ainsi que des activités répétées de formation et de sensibilisation à la protection de la vie privée sont des mesures de précaution essentielles. (Au sein des organisations,) une formation annuelle complète et obligatoire sur la protection de la vie privée est nécessaire pour renforcer les processus et procédures définis.» Le commissaire encourage également «le développement et le maintien d’une culture de la protection de la vie privée».

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